Acte sans paroles 1 se donne au Théâtre aux mains nues jusqu’au 17 novembre.
Magnifique idée que d’avoir adapté au théâtre de marionnette ce mimodrame de Beckett, et l’on retient son souffle durant toute la durée de l’acte
Quel acte ? Celui du personnage sur un plateau nu qu’il tente de fuir mais y est obstinément ramené, rejeté à coups de sifflets – intérieurs, peut-être – comme vers l’obligation à vivre, à survivre alors que les seuls objets de désir qui se présentent – de l’eau, un arbre ... - restent inatteignables, se dérobent ou se brisent aussitôt. Jusqu'à la mort qui se dérobera.
Quel personnage ? Un personnage pâle, déjà empreint d’amertume, peut-être un homme peut-être une vieille femme, peu importe, c’est un être, triste et drôle comme la vie, un peu clown. Admirablement manipulé comme par lui-même par François Lazaro qui lui imprime les nuances les plus subtiles de la mélancolie au renoncement en passant par l’espoir, en boucles régulières et finement différentes chaque fois.
La symbiose est telle entre le marionnettiste et la marionnette que lorsque l’un abandonne l’autre par moments pour devenir acteur lui-même on ne sait vraiment plus qui est qui et l’inconnue cachée de ce théorème de l’Autre est une bien jolie et profonde inconnue.
Après ces trois-quarts d’heure intenses, profonds et d’une précision horlogère, on retraverse à pas lents le square des Cardeurs.
Mise en scène Aurélia Ivan et François Lazaro - Compagnie François Lazaro, Clastic Théâtre
Interprétation François Lazaro et Paulette Caron
Conception de la marionnette Aurélia Ivan
Théâtre aux mains nues - 7 Square des Cardeurs - Paris 20 ème
Représentations les 26-27 octobre, 1-2-3 novembre, 8-9-10 novembre, 15-16-17 novembre
Réservations 01 43 72 19 79
Acte sans paroles 1 et Actes sans paroles 2 de Samuel Beckett ont été publié aux éditions de Minuit en1957 et en 1970, il n'y a en effet pas de paroles, que des didascalies.