"Ai-je bien entendu ? Un Blog-Anniversaire ?!"
Oyez, oyez..! Aujourd'hui est une date particulière pour ce blog. En effet, en ce 27 octobre 2012, My Télé is rich! fête ces trois ans. Trois saisons, c'est l'âge de la maturité pour une série. Ça l'est aussi sans doute pour cet espace de partage, et surtout pour la blogueuse que je suis.
Je le disais déjà l'an dernier, mais c'est encore plus perceptible à mes yeux cette année : s'astreindre à une publication régulière est un exercice stimulant d'apprentissage permanent dans la réception des séries, dans leur analyse, ainsi que dans le renouvellement constant de ce qui fonde notre passion. Cela oblige à être curieux, à s'informer, à échanger... Il y a quelque chose d'assez exaltant à sentir que les repères se créent peu à peu pour approcher tel ou tel type de fictions, tel ou tel petit écran, à constater que les préconceptions disparaissent naturellement à mesure que se cultive une certaine ouverture d'esprit, qu'une meilleure compréhension de la télévision se dégage peu à peu, que la curiosité nourrit la curiosité et que l'écriture se fait plus assurée et, j'espère, plus intéressante, quand il s'agit ensuite d'aborder une série.
Il reste bien des limites frustrantes à cet exercice de rédaction quotidienne, à commencer par un temps libre non extensible et l'obligation de faire des choix constants de visionnage, mais aussi de sujets traités. Cependant un équilibre et un rythme s'installent assez naturellement au fil des semaines. Cette année, les 3 billets hebdomadaires moyens, accompagnés de l'abandon définitif des reviews épisode par épisode, m'ont semblé être les plus adéquats pour aborder un maximum de fictions tout en conservant des billets avec un minimum de contenu. J'aime toujours autant l'idée de partager mes découvertes, évidemment plus mes coups de coeur que mes déceptions ; car ce blog reste avant tout le carnet de visionnage personnel d'une passionnée. Rien de plus, rien de moins. Il me ressemble avec ses billets parfois trop longs, ses lubies exotiques assumées et ses envolées dithyrambiques revendiquées.
Il est sans doute assez paradoxal d'écrire avoir l'impression que cette année à tenir ce blog a peut-être été plus enrichissante pour moi que pour vous. J'ai le sentiment d'avoir pu vraiment poursuivre un projet qui me tient à coeur, celui de me construire une "sériephilie sans frontières", et, dans le même temps, d'essayer de légitimer et d'expliquer cette passion par-delà le petit écran anglo-saxon. L'idée d'une mondialisation des séries semble de plus en plus faire son chemin, grâce à l'accès que permettent certaines chaînes ou services de streaming, et aussi du fait des multiples achats par les Américains de concepts étrangers (qui démontrent toute la créativité existant au niveau international). Seulement je remarque également que certaines barrières semblent toujours difficilement franchissables.
Parmi ces sous-ensembles de fictions en dehors de l'Occident, il y a notamment l'Asie (que j'évoque, car c'est le sujet que je maîtrise le mieux, mais on pourrait pareillement s'interroger en se tournant par exemple vers le sud et l'est de la Méditerranée). Dans ce cas précis, c'est d'autant plus frustrant que j'ai parfois le sentiment de suivre deux communautés dynamiques quasi-imperméables l'une à l'autre. Comme si apprécier une série japonaise ou sud-coréenne ne pouvait pas correspondre à la même sériephilie qu'apprécier une série américaine ou anglaise. Comme s'il s'agissait de deux publics sans points communs. Or la quête de la fiction qui marque, touche, fait réfléchir ou rire, est identique. Les mêmes mécanismes de mise en perspective, de prise de recul, d'analyse de construction narrative, d'attentes face à l'oeuvre sont bel et bien sollicités... Toutes ces productions légitiment bel et bien une sériephilie.
Sur un plan comptable, cette année, il y a eu en tout 152 billets sur My Télé is rich!, couvrant des séries de 18 (!) nationalités différentes, soit cinq de plus que l'an dernier, le double par rapport à il y a deux ans. Cette évolution depuis les débuts du blog reflète bien mon élargissement progressif à de nouveaux horizons au-delà des pays les plus téléphagiquement connus, ainsi que tout l'enrichissement apporté. C'est le signe d'un accès facilité à certaines fictions, mais aussi d'un réel dynamisme qualifitatif de la production télévisuelle de plusieurs pays. Même si ces chiffres restent incomplets, car je ne reviewe pas tout ce que je regarde, les grandes tendances vers lesquelles me conduisent mes affinités se retrouvent dans le tableau statistique suivant.
Nombre de séries traitées par pays
Pays 1re année 2e année 3e année
Etats-Unis 31 24 24
Royaume-Uni 56 37 35
France 2 3 7
Européennes Autres 1 7 20
_ Allemagne / 1 1
_ Danemark / 4 4
_ Espagne / / 1
_ Estonie / / 1
_ Irlande / 1 /
_ Islande / 2 4
_ Italie 1 / 2
_ Norvège / / 2
_ Pays-Bas / / 1
_ Portugal (/Brésil) / 1 /
_ Russie / / 1
_ Suède / / 3
Australie / 4 4
Canada 2 2 2
Israël / / 2
Nouvelle-Zélande 1 2 /
Asie 48 47 47
_ Corée du Sud 37 30 23
_ Chine (Rep. Pop.) 1 / /
_ Hong Kong / 1 /
_ Japon 10 14 24
_ Taiwan / 2 /
Nombre de pays 9 13 18
Que disent ces chiffres ? Que je suis toujours fidèle à l'Angleterre (malgré une année assez mitigée outre-Manche), suivie par un trio de pays aux parts désormais quasiment égales, composé des Etats-Unis, de la Corée du Sud et du Japon. L'exploration de nouveaux horizons n'a pas remis en cause les bases posées l'an dernier, puisqu'on constate une stabilité globale du côté des pays phares. Les séries britanniques n'ont baissé que très légèrement, et les américaines se maintiennent à un niveau identique après la chute de consommation enregistrée de 2007 à 2011. Parallèlement, l'ouverture à de nouveaux pays confirme plusieurs tendances. L'ensemble "séries européennes autres" a considérablement augmenté, avec une affection toute particulière pour l'Islande ou encore la présence solide de la Scandinavie (au Danemark stable, se sont ajoutées la Suède et la Norvège). Et puis, on notera aussi que j'ai en partie tenu mes résolutions envers le petit écran français : je n'en ai pas toujours parlé, mais j'ai quand même beaucoup plus expérimenté. Au final, 7 séries françaises traitées avec du très bon actuel, mais aussi des rattrapages plus anciens tel un chouette cycle ORTF à poursuivre. En Asie, il y a la confirmation du re-équilibrage progressif entre la Corée du Sud et le Japon, pour la première fois au profit du second (on revient à ma situation de 2008) qui a en plus été le deuxième pays le plus traité cette année sur le blog (même si en nombre d'heures de visionnage, le pays du Matin Calme doit rester devant vu la durée moyenne des k-dramas par rapport aux j-dramas). Il faut noter que c'est la première année où je suis vraiment chaque saison japonaise sans décalage ; et si vous ajoutez à cela quelques rattrapages, logiquement, la part a considérablement grandi, tandis que je me suis obligée à pré-sélectionner plus en Corée du Sud.
Les longs discours, c'est bien sympa, mais soyons pragmatique, attaquons donc ces gâteaux.
Tenir ce blog ou gazouiller sur twitter est aussi une source d'enrichissement grâce à tous ces échanges initiés qui apportent de nouvelles perspectives, confrontent des opinions, mais aussi permettent de partager des enthousiasmes communicatifs, des attentes collectives, qui rompent la solitude du sériephile seul face à son écran. Aussi subjectifs et personnels que soient nos choix de visionnages, avoir la chance de faire partie d'une communauté est une source de vitalité pour l'intérêt porté au petit écran. Il y a trois ans, je ne savais plus trop comment faire grandir et mûrir une passion pour les séries déjà ancienne et qui peinait peut-être à se renouveler et à se trouver de nouveaux challenges. Ces défis, vitaux, je les ai découverts en me tournant vers de nouveaux horizons, en changeant mon approche des séries vers une vision plus internationale. Pour le moment, ils sont la source d'une solide motivation, pour tout ce qu'il m'apporte dans la compréhension des ressorts de la fiction télévisuelle comme dans l'éclairage culturel permis. C'est l'essentiel.
Quant au futur, l'année qui s'ouvre est marquée d'un grand point d'interrogation. Je n'ai pas l'intention d'arrêter d'écrire sur les séries, mais tout dépendra de l'orientation que prendra une vie professionnelle qui arrive à un carrefour - et à une certaine consécration aussi dans un peu plus d'un mois. Il y aura probablement des changements, dans le rythme ou le format, au cours de cette quatrième année. Nous verrons bien. J'espère cependant avoir l'occasion de partager avec vous encore quelques voyages téléphagiques et coups de coeur marquants. Mais peu importe où tout cela nous conduit, je tiens en tout cas à vous remercier, chers lecteurs, pour vos visites occasionnelles ou régulières, avec une pensée toute particulière pour ceux qui ont laissé une trace de leur passage dans les commentaires des billets. C'est aussi cela qui conforte les blogueurs dans leur envie de partager. Donc merci.
J'espère que vous avez aimé les voyages de cette troisième année.
Voguons vers de nouveaux horizons sériephiles..!