Jolie catastrophe médiatique, un vrai choc dans les milieux autorisés, le premier ministre commet la bourde, mercredi, de confirmer une décision du Conseil constitutionnel qui n'avait pas encore été officialisée, l'annulation, pour vice de procédure, de la loi Duflot sur le Logement Social.
Quelle victoire de l'UMP ! Une petite infamie que d'aucuns, à droite, hésitent à commenter sur le fond. Nathalie Kosciusko-Morizet, sur France Inter, bredouille qu'il y a trop à dire sur le texte lui-même et qu'elle préfère commenter le prétendu amateurisme de l'équipe Hollande.
Quelle tristesse... Quelle petitesse... NKM devait surtout annoncer la création de son parti, la France Droite. Après la Droite forte, la génération sarkozyste, la Droite humaniste, la Droite populaire, on ne sait plus où donner de la tête.
Autre catastrophe médiatique, ... ce vrai faux débat entre les deux prétendants à la présidence de l'UMP jeudi soir a fait un flop, moins de 10% des téléspectateurs sont restés sur #DPDA, soit à peine 2,3 millions de personnes. François Fillon et Jean-François Copé ne réussissent pas à convaincre. Ils font pourtant assaut d'amabilités. Au point qu'on se demande si les sympathisants devaient les départager sur leur cravate ou leur chemise.
Fillon fait du Copé en refusant de voter socialiste contre le FN. Copé fait du Le Pen en expliquant qu'il ne célèbrera aucun mariage gay dans sa mairie de Meaux.
Mais la vraie bourde est ailleurs. Fillon confie que Nicolas Sarkozy avait demandé au patron de PSA « qu’on repousse le plan social, ça ne revient pas du tout au même». Quelle belle confirmation ! «C’est un choix politique, qu’on peut discuter d’ailleurs (...) qu’il avait d’ailleurs déjà fait au moment de la crise de 2008 en disant à l’industrie automobile "je n’accepte pas que vous licenciez et je vais vous aider"». Le lendemain, Fillon s'empêtre dans de confondantes explications embarrassées.
Il y a aussi cette curieuse polémique sur le fameux rapport Gallois que personne n'a lu mais que tout le monde commente. Quand le Figaro livre quelques confidences invérifiables, ses confrères de gauche comme de droite emboitent le pas avec gourmandise. Puis, jeudi soir, François Hollande tranche enfin cet incroyable suspense devant quelques milliers d'entrepreneurs. A ceux qui réclamaient un « choc » de compétitivité sans comprendre ce qu'il en ressort, il oppose une fin de non-recevoir, une « stratégie » plutôt qu'une « énième annonce ». Il préfère « un pacte de compétitivité».
Peu importe la formule. Le président précise: « Nous avons veillé à ce que ces entreprises (PME et ETI, NDLR) ne soient pas affectées par les mesures de redressement ».
Mais observez le débat: il y a encore des gens, prétendument experts ou réels éditocrates pour croire que l'Allemagne s'en sort grâce à un avantage coût contre la Brésil ou la Chine.
Quelle tartufferie !
Il y a enfin cette impression que cette majorité présidentielle ne sait décidément pas gérer sa communication. C'est bien dommage, car l'action est là: le traité européen avait bien été adopté, tout comme un collectif budgétaire estival de 7 milliards d’euros ou les emplois d'avenir, et tout le volet fiscal du projet de loi de finances. Cette action fait même hurler à gauche (trop de concessions, pas assez de gauchitude), et à droite (un véritable drame fiscal, à en croire les partisans du Président des Riches).
Il faudrait savoir... Hollande agit-il, oui ou quoi ?
On peut répéter que l'imposition des plus riches est encore bien modeste pour un pays qui traverse la Grande Crise. Rien n'y fait. Certains fortunés créent à l'égorgement comme un cochon un soir soir d'Aïd. Cette semaine, ils peuvent pleurer: la nouvelle tranche d'impôt sur le revenu à 45%, la taxation à 75% des revenus supérieurs à un million d'euros, le durcissement du quotient familial, toutes ces mesures qui enfin rééquilibrent un tant soit peu l'effort fiscal ont été voté. Il n'y a que Laurent Wauquiez pour couiner que les classes moyennes (qu'il définit vers les 4.000 euros) vont être affectées.
Heureusement, il y a d'autres bonnes nouvelles, de vraies bonnes nouvelles. Le remboursement intégral de l'IVG fut enfin voté ce vendredi 26 octobre. La veille, le plafonnement des salaires des dirigeants d'entreprises publiques étendu aux filiales. Un congé d'accueil d'enfants, extension naturelle du congé de paternité, fut aussi voté.
Mercredi, le gouvernement confirmait avoir sauvé la banque de PSA, en apportant une garantie publique aux quelques 7 milliards de prêts automobiles de l'établissement. L'occasion d'imposer au groupe quelques contraparties: l'Etat aura un administrateur au Conseil de surveillance du groupe privé. A Rennes, les suppressions de postes pourraient être réduites de 1.400 à 1.000. Montebourg négocie aussi l'internalisation de postes extérieurs, ou une sauvegarde des emplois occupés par des seniors. Quelques éditocrates moquent l'effort. Nous devrions les envoyer chez PSA.
Un dirigeant d'entreprise, importateur de la marque Mitsubishi en France, a été démissionné illico presto cette semaine. Il avait traité Arnaud Montebourg, publiquement, d'abruti mental, avant de revenir sur ses propos.
Lundi, le tarif des visas pour les immigrés était réduit de 110 euros à 50 euros, un retour à l'ancien prix d'avant Sarkozy. Pourquoi donc pénaliser les immigrés... légaux ? Sans surprise, le Front National s'insurge. Sur le mariage gay, l'UMP continue son travail polémiste. Nadine Morano, une revenante, s'amuse qu'Hollande puisse soutenir cette avancée alors qu'il n'est pas lui-même marié.
Quelle tristesse.