A la fin du mois d'octobre, le tunnelier Canigou commencera à creuser depuis la France le tunnel électrique de la cinquième ligne à très haute tension (THT, 320 kV) interconnectant les réseaux de transport électrique français et espagnol. Empruntant son nom au pic Canigou, la montagne sacrée des Catalans labellisée Grand site de France en juillet dernier, il s'en détournera pour aller à la rencontre de son jumeau Alberas. Parti depuis l'Espagne début mars, ce dernier a déjà creusé le massif des Albères sur 3,6 kilomètres à raison de 25 mètres par jour. Ce tunnel électrique de 8,5 km (7,5km en France) longe le double tunnel transpyrénéen du Perthus de la LGV Perpignan-Figuéras. Au milieu des champs de vignes et des vergers, 4 des 26 km qui séparent l'entrée du tunnel électrique du poste de Baixas sont déjà réalisés en tranchées à raison de 100 à 200 m/jr. Les fourreaux dans lesquels seront tirés les câbles sont posés au fond de deux tranchées parallèles, puis recouverts de béton.
Le coût total de la ligne THT Baixas-Santa Llogaia est estimé à 700 M€, 8 fois plus cher que prévu. Cet investissement considérable pour la ligne Baixas-Santa Llogaia s'explique par le "Non à la THT" général du département des Pyrénées-Orientales exprimé lors du débat public. Et aussi par l'abandon du premier projet de ligne THT transpyrénéenne décidé début 80, la ligne Cazaril-Aragon du Val-Louron (Hautes-Pyrénées) qui, selon le compte-rendu du débat public, a contraint la France à payer à l'Espagne près de 12 M€/an de 1996 à 2004.
Source : actu-environnement.com