Love at first sight

Publié le 26 octobre 2012 par Euphonies @euphoniesleblog

Balthazar - Rats

On papote on papote, et je me rends compte que je n’ai jamais évoqué avec vous l’essentiel : La première fois. Tout le monde se souvient de sa première fois. Avec déception ou joie, regrets ou nostalgie. On y associe une ambiance, une lumière, une ville, parfois une odeur. On y retrouve aussi la complicité d’un regard quand cette découverte se fait à deux. Ce qui est assez rare quand on y réfléchit bien. Moi par exemple, je me souviendrai longtemps de la première fois où j’ai entendu Rats de Balthazar. J’étais seul mais bon dieu ce que c’était bon.

En route de bon matin pour le boulot, j’écoutais consciencieusement la bafouille capillo-linguale du grand chaman de 7h24, vénérable prescripteur messianique pour brebis de gauche égarées dans la grande prairie de l’inquiétude mp3, quand tout à coup, après présentations d’usage : le « groupe belge Balthazar, originaire de Courtrai, d’une moyenne d’âge qui avoisine les 23 ans, (…) montre deux ans à peine après la sortie de son premier disque, l’étendue de son potentiel créatif », passe le premier titre de l’album : the oldest of sisters.  En dix secondes, badaboum tout est là. Une voix, une cohérence. Rien d’original pourtant. Mais allez savoir, des fois ça suffit amplement. A égayer ma journée en tous les cas.

Le soir même, convaincu, j’achète (oui, oui) et écoute l’album. Belle pochette. C’est important si le contenu est bon. Et puis enfin nous y sommes : le corps de l’œuvre. L’épreuve du feu : le disque mis à nu pour la première fois, interrogé pour ce qu’il a dans le ventre. Enième baudruche de trois titres sur dix ? Moment d’égarement dans les vapeurs de l’aurore ? Que nenni. Rats en a. Bien sûr on ne peut s’empêcher de penser à d’autres tremblements : la superbe nonchalance de Cake. Les harmonies claquantes d’un Gainsbourg. Mais on insère dès la première écoute une dizaine de marque-pages, convaincus d’y revenir très vite pour confirmer, savourer. La première écoute est un instant étrange : a l’inverse d’une première gorgée de bière, un grand album ne dévoile ses charmes que progressivement. Si on a jamais l’occasion de faire deux fois une première bonne impression, dans l’art du strip-tease musical en tous les cas, Balthazar se pose là. Mais je vous laisse : je crois qu'Any suggestion enlève le bas.   

Le  clip de The oldest of sisters :

I'll stay here :

Et allez, la reconnaissance du ventre : l'émission de Didier Varrod du vendredi 19 octobre.

Enfin, pour infos, La cabane d'octobre aura un peu de retard ce mois ci. Enfin disons que ça débordera sur novembre. Renouvellement internet quand tu nous tiens... Bientôt tout rentrera dans l'ordre. Mais toujours un album à gagner ! Plein de belles choses à venir sur le site en tous les cas, d'ici la fin de l'année. A très vite.