Ouverte en beta privée, Wag ne propose pour l'instant à ses clients qu'un simple compte courant en ligne, géré par un établissement partenaire. Mais son objectif principal n'est pas de développer une offre de produits particulièrement riche. La cible est en effet plutôt de rassembler une communauté de passionnés autour d'une plate-forme sur laquelle l'argent n'a qu'une petite place et où les échanges sur le thème canin sont au contraire mis en avant.
En pratique, les clients partagent des conseils sur leurs amis à 4 pattes, via des articles ouverts aux commentaires et discussions tandis qu'un profil Facebook constitue un autre support de dialogue. De son côté, la "banque" apporte sa contribution (financière) à des associations spécialisées et offre des promotions sur des articles pour chiens. La logique adoptée est ainsi d'offrir les mêmes services qu'un autre établissement, en les focalisant sur la passion que les clients ont en commun.
Finalement, Wag est, en quelque sorte, un réseau social spécialisé auquel a été greffé un compte bancaire. L'arrimage est assez artificiel mais il peut, a minima, séduire une frange de "fanatiques". Et cela correspond justement à la cible de Tribed : au-delà des amoureux des chiens, d'autres passions (les amateurs de vin...) auront bientôt leur banque, comme il pourra aussi y en avoir pour des hobbies (les cyclistes acharnés...) ou pour des grandes étapes de la vie (étudiants, retraités...).
Dans la mesure où chacune d'entre elles sera "animée" avec sincérité, les consommateurs pourront être séduits par un établissement leur proposant une véritable relation (même en ligne), avec leur banquier et avec les autres clients, qu'ils ne trouveront jamais dans les grandes institutions traditionnelles (mais qui, aux États-Unis, existent tout de même déjà sous la forme de Credit Unions).
Quoi qu'il en soit, pour la startup, cette multiplication des "versions" de son modèle, chacune comptant relativement peu de clients, peut finir par représenter un modèle économique globalement viable, si elle sait maîtriser les coûts marginaux de chaque itération (ce qui est devenu possible aujourd'hui, grâce aux technologies). On retrouve bien là le principe de la "longue traîne".
Je terminerai ce billet en attribuant un prix de l'humour à Tribed, à la fois pour avoir nommé "Wag" sa banque de la "Long Tail" (en anglais "the dog wags its tail" est "un chien qui remue la queue") et, plus involontairement, pour avoir dédié sa première déclinaison de "niche bancaire" aux amoureux des chiens !