Ça ne s’arrange pas à l’UMP où le naufrage de Patrick Devedjian continue de faire des vagues avec pour dynamiteur en chef Christian Estrosi qui met en cause désormais ouvertement les capacités politiques du secrétaire général du mouvement : "Patrick pouvait s'interroger sur son action. Sur ses résultats. Il n'a donné aucun signe qu'il allait changer de ligne. En est-il seulement capable ?" Avant de se justifier : "à force de devenir un machin snob, l'UMP n'est plus audible. Ses messages sont confus, brouillés".
Après une première salve en fin de semaine dernière, le maire de Nice en remet une couche en comparant désormais son parti à "une armée mexicaine, sans véritable chef" du fait d’un "organigramme, qui empile les fonctions et titres, et dont je ne connais toujours pas les règles de fonctionnement". C’est d’ailleurs peu de dire qu’il n’a pas digéré la double nomination de Xavier Bertrand et Nathalie Kosciusko-Morizet, puisque selon lui "ces nombreuses nominations sont faites pour faire plaisir à tout le monde, mais outre que je ne fais pas partie des gens à qui il faut donner quelque chose pour qu'ils soient contents, l'UMP ressemble désormais à une armée mexicaine, sans véritable chef. Tout ce beau monde va se marcher sur les pieds"… sans doute espérait-il décrocher un strapontin rue La Boétie en échange de l’abandon de son (sous) maroquin. Et Christian Estrosi de conclure, lucide : "nous ne faisons plus bouger aucune ligne, nous ne portons plus aucun message, nous n'apportons plus aucune proposition concrète".
Une conclusion qui devrait également interpeller le PS, qui pour le coup ne porte plus la moindre proposition concrète (en dehors de sanctionner Nicolas Sarkozy) depuis des années. Sans compter que le congrès qui s’annonce risque bien de transformer un peu plus le parti en armée mexicaine si l’on en croit Claude Bartolone, nouveau postulant au fauteuil de François Hollande qui affirme : "je fais partie des cinq ou six responsables politiques qui, du fait de leur parcours, de leur attachement au Parti socialiste et de leur vision économique et sociale, peuvent prétendre au poste de Premier secrétaire".
Une fois n’est pas coutume, c’est Arnaud Montebourg qui résume le mieux la situation : "le PS ne peut pas se ridiculiser toutes les semaines avec un candidat à chaque coin de rue", le PS est en train "de donner le sentiment d'être en lutte permanente pour le pouvoir. Il est multi fracturé, il a perdu la confiance d'une partie de la société". En espérant qu’il ne se déclare pas à son tour candidat…