J’observe.
Volute de cigarette bleutée
Immobile dans l’atmosphère
A l’ombre d’un superbe chêne centenaire
Le seul survivant de son espèce
Les autres sont morts
Ils suintent la sève et l’abattement
A travers l’oubli et des suaires immédiatement tachés
Par les crimes arriérés
De l’animal le plus évolué.
Une légère brise m’emporte un peu plus loin.
J’observe.
Je me déplace par ellipse
Il est vain de vouloir briser l’omerta
Un problème de réseau de la synapse
Qui maintient pourtant le lien en état
Mais existe-t-il encore vraiment?
Ou nos parties laides l’ont-ils effacé d’une simple pression de l’index ?
J’observe.
Une unité monochrome au sein de la diversité
Suce goulûment les dernières sécrétions
Animales et végétales encore à disposition
Pour finir par les recracher entièrement transformé
Le compostage de singes hurleurs.
J’observe.
Le parcours est fléché de part et d’autre
Il requiert une attention particulière
Si haute perché parfois qu’on a tendance à oublier
Que d’innombrables aiguilles tapissent le sol
Envahissantes
Systématiques
Un mal contre lequel seuls les estropiés sont immunisés.
J’observe.
Un grondement sourd
De plus en plus récurrent
Affole les sismologues
Les moins arrogants rédigent déjà leur épitaphe
Au sommet de leurs tours d’observations
Ils sont encore plus ou moins protégés
Jusqu’à ce que leur tour vienne
Et que le cosmos leur reprenne
Tout ce qu’ils ont pu créer.
La recrudescence de l’osmose
L’évanescence du morose.
En attendant…
Reprends ta dose…
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