"A bonne école !" : vivre à travers les yeux d'une enfant la tension d'une salle de classe... "Privée" : retrouver sa grand-mère, perdue dans l'enfer d'une chambre commune d'hôpital... "Paris-prestige" : le métro dans sa crudité quotidienne... "Cernée" : les états-d'âme d'une actrice en mal de rôles... etc...
Je découvre Véronique Olmi avec ce recueil de nouvelles, et je pense qu'on ne peut être qu'étonné par sa vision sans concessions des êtres. Cela donne à son écriture - de qualité - et à ces courtes nouvelles une force surprenante. Chaque récit est un petit coup de poing contre les certitudes et contre le bien-penser. Nous accompagnons donc ses personnages dans leurs cris, leurs douleurs et leurs dégoûts. Voici donc une lecture qui loin d'être apaisante, ne laisse pas indifférente !
Un extrait de "A tout jamais"...
"Ce soir là, Pierre était devenu un assassin et il le hurla dans la lumière des phares, dans l'ambulance, dans sa chambre d'hôpital, il le hurla toute sa vie mais son cri n'expulsa jamais sa douleur, elle demeura en lui comme un court-circuit, tout son corps brûlé par ce cri : "Assassin". Et Pierre était devenu ce cri, ce cri était devenu sa bouche, une bouche démesurée qu'aucune main jamais ne pourrait baîllonner.
S'il avait été une larme il aurait coulé et se serait écrasé sur le parquet, mais il était un cri et ce cri tendait son être comme un arc, c'était un cri infini qui jamais ne se déviderait, comme un supplice envoyé par les dieux."