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Quelle surprise !
Il y a ce sondage qui nous dit, nous prouve, nous affirme que les deux tiers des Français sont mécontents de l'action de François Hollande. La dernière fois que nous nous intéressions aux sondages, ils étaient tous payés par l'Elysée de Sarkofrance, sous l'égide de Patrick Buisson. Ils étaient déjà réalisés par OpinionWay, comme celui-ci. Et déjà publié par le Figaro. Ils regrettaient le Président des Riches, l'homme aux 40 milliards d'impôts mais 60 milliards de services publics en moins.
La droite s'est autocentrée. Nathalie Kosciusko-Morizet, celle-là même qui a avalé toutes les couleuvres fascisantes de l'ancien Monarque, a cru bon propager l'idée que l'équipe Hollande n'était composée que d'amateurs. Elle est inaudible, sauf à gauche, ce qui est curieux et symptomatique. On le sait, nous y reviendrons ici et ailleurs, l'équipe Hollande gère très mal sa communication.
Sarkozy était impopulaire parce qu'il était détestable puis incapable. Il a aussi laissé quelques bombinettes sociales que d'aucuns à droite tentent de joliment masquer.
François Hollande suit un autre chemin, celui du redressement dans la Grande Crise. Il peut échouer, rien n'est jamais garanti. Mais il enfile les mesures nécessairement impopulaires: pour la Sécu, même la bière sera taxée davantage. Il paraît que les cadres et les retraités s'inquiètent aussi. Et celles et ceux qui peinent à trouvent leurs trimestres manquants, en pleine explosion du chômage ? Le 1er janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait fait supprimer définitivement la Dispense de Recherche d'Emploi. Pour quelques centaines de milliers de seniors, c'était un ascenseur direct vers ... le RSA.
« Monique Girardot, 59 ans, fait partie de ces seniors qui déversent leur amertume sur le web, envoient lettre sur lettre à leur député ou au gouvernement pour réclamer le retour de l'Allocation équivalent retraite (AER).» Il fallait lire la suite de ce témoignage. Le Gotha s'en fiche. Il pense à ses impôts.
Et penser à l'Autre. A celui aux conférences brésiliennes ou new-yorkaises à 50.000 euros.
Il était impossible de penser qu'il serait populaire l'année d'une quarantaine de milliards d'euros d'efforts budgétaires. Augmenter les impôts n'est jamais, nulle part, populaire. Réduire ou détruire les services publics - l'option favorite des deux rivaux de l'UMP qui s'écharpèrent jeudi soir sur France 2 - n'est pas davantage populaire.
Il fallait écouter, comprendre, entendre François Fillon et Jean-François Copé, ce jeudi soir sur France2. ces deux-là nous promettaient la révolution ou la désintégration. Tous les deux semblaient encore frotter avec le Rassemblement Bleu Marine. « Le mot d'intégration a perdu son sens » déclara Fillon. Il évoqua des « cohortes d'étrangers ». L'ancien premier ministre raconta n'importe quoi sur la baisse de la dépense publique. C'était terrible.
Son rival Copé pourtant maire, annonça qu'il refuserait de célébrer des mariages gay. Quel courage ! Fillon , qui n'est pas maire mais vise la commune de Paris en 2014, a au contraire promis de respecter la loi républicaine le cas échéant. Quel débat !
Qui regrette ?