On et offline, l'engagement est le même

Publié le 26 octobre 2012 par Pnordey @latelier

Si le web donne plus d'ampleur aux mouvements collectifs, l'engagement ne naît pas en ligne. Il y aurait une continuité entre les personnes prenant part à des protestations dans le monde réel et leurs comportements en ligne.

Les protestations se déplacent toujours plus sur la Toile. Mais ce phénomène proviendrait d'un engagement déjà existant dans la vie réelle. Une étude* menée par la School of Journalism and Mass Communication et la University of Wisconsin-Madison permet de s'interroger sur la continuité entre les comportements en ligne et hors ligne. Les chercheurs ont voulu examiner la relation à la politique des jeunes sur quatre médias sociaux -Facebook, YouTube, Twitter et les blogs - et leur engagement dans la vie réelle. Ils se sont basés sur le cas de la protestation des habitants du Wisconsin pour lutter contre un projet de loi au printemps 2011, un exemple où l'engagement s'est propagé sur le web, surtout parmi les jeunes.

Un engagement hors-ligne préexistant

En effet, 42% des adultes qui utilisent les sites de réseaux sociaux pour exprimer leurs opinions politiques ont moins de 30 ans. Ainsi, en sondant plus de 200 étudiants d'universités entre avril et mai 2011 et en collectant des données telles que leur orientation idéologique et leurs données démographiques, les chercheurs ont trouvé que les individus utilisent les médias sociaux principalement à des fins d'information et d'expression. Ces comportements en ligne dans le but de s'informer n'auraient pas d'incidence sur l'engagement sur le comportement hors-ligne. Toutefois, l'étude révèle que les personnes qui partagent leur conviction politique en ligne sont également engagées dans des manifestations dans la vie réelle.

L'idéologie aussi est un moteur

Ainsi, l'engagement ne naîtrait pas majoritairement sur les médias sociaux. L'idéologie serait également un facteur de participation à une manifestation. Dans l'étude, deux orientations politiques se démarquent. Tout d'abord, les libéraux sont très engagés que ce soit dans un groupe ou individuellement. Mais il y a également les personnes qui sont intéressés par la politique. Celles-ci dépendent d'une démarche personnelle plus que de groupe. Les médias sociaux peuvent alors aider à avoir une meilleure compréhension des tendances politiques. Ca tombe bien, il y a des outils pour cela : il y a quelques mois, nous évoquions le cas de Truthy, un tableau de bord dédié à l'analyse des flux politiques sur Twitter.

* T. Macafee, J.J Simone, School of Journalism and Mass Communication, University of Wisconsin-Madison, Killing the Bill Online?: Pathways to Young People’s Protest Engagement Via Social Media (2012)