La réalité est évidemment plus… pesante. Sept ans après leur première déclaration d’intérêt, et une promesse de financement, les ministres européens de l’Espace doivent se prononcer sur un budget qui a pratiquement doublé. Ce, en plein cœur d’une crise économique et financière sans précédent pour la zone euro. Et ce n’est pas tout : le partenaire naturel de l’ESA pour cette exploration planétaire — la Nasa — après avoir confirmé son intention de participer au programme Exomars, a tourné casaque pour cause de restrictions budgétaires. Le récent succès de son rover Curiosity a masqué une chute drastique des moyens du programme martien américain. Enfin, s’il fallait encore de quoi noircir les nuages à l’horizon, force est de constater que bien des incertitudes demeurent sur la nouvelle coopération russo-européenne en matière d’organisation de programme. Nombre d’engins ; quantité d’expériences ; plannings ; latitude et site visé ; etc.
La conférence de l’ESA devra donc trancher et décider si le rêve peut devenir réalité. Il faut y croire. Pour la beauté et la difficulté de l’entreprise, la qualité des défis scientifiques, la richesse des coopérations, et la curiosité du public pour la recherche de la vie ailleurs, il est légitime de soutenir les promesses de ce nouveau chapitre de l’aventure martienne européenne. Un brin de soleil dans une trouée de nuages, ça n’a sans doute pas de prix !
Alain Cirou
Directeur de la rédaction
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