Grâce au charmant Tales of Vesperia et à l’audacieux Tales of Graces, la saga RPG de Namco Bandai est parvenue à redorer son blason sur cette génération de consoles. Si bien que l’on attendais le nouvel épisode, conçu exprès pour la PS3, avec beaucoup d’impatience qu’à l’accoutumée… Attentes largement comblées.
Tales of Xillia commence par une rencontre. Au-delà de celle entre Kôsuke Fujishima et Mutsumi Inomata, les deux character designers de la licence, qui oeuvrent de concert sur cette opus, c’est surtout celle de de Jude et Milla, les deux héros de l’aventure. L’histoire se déroule dans un monde où cohabitent les humains et les esprits. Ceux-ci sont gouvernés par les quatre grands esprits élémentaires qui eux-mêmes, obéissent à Maxwell. Milla est l’incarnation physique de ce dernier. Alors qu’elle se rend dans le centre de recherches de la ville d’Il-Fan pour comprendre pourquoi un grand nombre d’esprits a récemment disparu, elle tombe nez à nez avec Jude, un étudiant en médecine en quête de son professeur. Ils découvrent dans le bâtiment une machine de destruction secrète. Enclenché par la personne en charge su site, l’engin annihile le pouvoir des quatre esprits élémentaires et manque de tuer notre duo, qui arrive cependant à en dérober la clé. S’ensuit une fuite en avant afin d’échapper à ceux qui veulent protéger le secret de ce projet et récupérer l’objet volé. Sauvés et entraînés au combat par le mystérieux mercenaire Alvin, puis rejoints, au fil de leur périple, par d’autres alliés, Milla (qui a perdu une grande partie de ses pouvoirs) va tenter de comprendre ce qui ce passe tandis que Jude, tombé sous son charme, aura bien du mal à ne pas la suivre…
Destins Croisés.
Au commencement du jeu, il vous sera demandé lequel des deux protagonistes vous souhaitez incarner. Quel que soit votre choix, le déroulement du récit ne change pas foncièrement au final, à part au tout début et à un autre moment, plus tard dans l épopée. Pour le reste, c’est à peu prés la même chose ; seul le point de vue diffère. Il n’y aura donc que les plus acharnés qui verront un réel intérêt à refaire une partie entière avec l’autre héros. L’intrigue s’avère assez prenante et, surtout, menée sur un excellent rythme, sans temps mort et bénéficiant d’un très gros travail de mise en scène. L’univers, plus éthéré que d’habitude, fait preuve de beaucoup de charme, nous subjuguant par des ambiances sonores et une bande-son d’une qualité remarquable. Les personnages se révèlent, pour la plupart, attachants et certains sortent de ce qu’on a coutume de voir dans la franchise. Beaucoup se souviendront longtemps de l’imbattable et charismatique Rowen, le vieux (c’est rare) majordome de l’équipe, qui crible ses ennemis de ses couteaux de jet… En revanche, on aura plus de mal avec Elise, la gothic lolita introvertie de service, et son insupportable mascotte Tipo.
« Mon coeur s’emballe… »
Cotê gameplay, ce volet est le parfait mélange entre Vesperia et Graces, les deux épisodes de la série-mère qui l’ont précédé. De nombreuses mécaniques de jeu de Graces tranchaient avec le reste de la saga. Xillia, lui, revient aux bases et, en ce sens, se rapproche davantage de Vesperia. Il en profite néanmoins pour récupérer toutes les excellentes idées lancées par l’opus de la Wii, à commencer par un monde où les differents lieux sont reliés entre eux, comme un Zelda ou un Fable, sans que l’on ait à se balader sur une world-map. L’aspect découverte occupe donc une large place même si, en contrepartie, les donjons semblent parfois vite expédiés. En ce qui concerne le système de combat, on retrouve un tempo similaire à celui de Vesperia… mais en dix fois plus explosif ! Il s’agit là d’un des meilleurs à ce jour, se tirant la bourre avec celui de Graces, en moin nerveux mais plus déchaîné. Il mêle habilement le principe des CC de ce dernier (rebaptisés AP), qui autorise d’enchaîner un nombre limité de coups, avec les traditionnels TP, l’équivalent des points de magie. Les joutes donnent dans la démesure la plus totale grâce au système de link ; elles versent dans les successions de combos aériens à outrance et l’on peut lancer des chaînes de hîogi / mystic artes à deux, une fois la jauge de furie remplie. Un pur bonheur !
« …Mais mes yeux saignent »
Malheureusement, le titre n’est pas dépourvue de défauts et c’est principalement sur la technique que l’on trouvera à redire. Namco nous avait habitués à du travail très propre sur les deux opus antérieurs -dans la mesure de leurs plate-forme respectives. Ici, les développeurs ont souhaité passer à la 3D avec caméra entièrement contrôlable : un progrès louable, mais également un exercice où il devient plus difficile de masquer les imperfections. Le jeu opte pour un rendu exempt de cel-shading, quoique pas vraiment généreux en en bump mapping. Par conséquent, même si artistiquement les décors et les personnages ne manquent pas de splendeur, quantité de textures, fades, ne correspondent pas à ce qu’on est en droit d attendre de la PS3, dès que l’on regarde d’un peu plus près. Le soft se rattrape toutefois sur des effets d’eau ou de lumières féerique, ainsi que par des modélisation très correctes. Malgré ces problèmes, Tales of Xillia s’impose comme un excellent RPG. La série de Namco Bandai nous gâtes énormément depuis quelques épisodes : trois très bon crus en quatre ans. Ses concepteurs savent vraisemblablement se poser les bonnes questions pour faire évoluer leur licence dans le sens qu’il faut (hormis le retour des DLC payants à gogo), sans pour autant trahir les fondements. Chapeau Bas !
Les + : – Un système de combat splendide.
- une épopée captivante, rythmée et parfaitement mise en scène
- Rowen le majordome : la grande classe !
Les – : – La réalisation en deçà
- XP, argents et costumes en DLC payants
-Le dernier donjon.
Réalisation : 13/20
Gameplay : 18/20
Durée de vie : 14/20
Musique : 17/20
Scénario : 15/20
Final Score : 16/20
Avec Tales of Xillia, Namco Bandai confirme que sa série se situe au premier plan du monde du J-RPG et qu’elle avance dans la bonne direction -sur consoles de salon qui plus est. L’aventure est prenante et le système de combat nous bluffe encore : bravo!!!!