Les savants
« Tu sais, j’étais dans les premiers à ouvrir un compte Facebook en France, c’était en 2005, je m’en rappelle, c’est mon cousin américain qui m’en a parlé. Donc moi, depuis, les réseaux sociaux, ça me connaît. »
Difficile, lorsque l’on commence sur une telle base, de réussir à bâtir quoique ce soit. Dans pareil cas, ma stratégie est plutôt d’aller dans leur sens et de leur dire que puisqu’ils connaissent, il faut aller encore plus loin dans leur pratique tout en leur montrant quoi faire.
Les élèves appliqués
« Dis, j’aimerais compléter mon profil LinkedIn, tu peux venir voir le texte et me dire ce que tu en penses. Après, je le ferai aussi sur Viadeo ». Ceux-là, ce sont peut-être les plus simples à gérer. Ils avancent dans le monde virtuel comme un enfant qui découvre un nouvel exercice de mathématique, et attendent de leur « professeur » qu’ils le tienne par la main. C’est un peu chronophage, peut-être, mais au moins, on avance sûrement !
Les résistants au changement
« Non mais Internet, c’est de la merde. Les gens racontent tout et n’importe quoi. Je préfère la presse, au moins, les journalistes savent de quoi ils parlent eux ».
Hum hum… alors là chers amis, il va falloir vous armer de patience. Expliquer que de la même manière que dans un kiosque à journaux Voici côtoie le Monde, sur Internet, le pire côtoie le meilleur. Rien de tel pour ces résistants au changement que quelques exemples que vous saupoudrerez savamment ici et là pour leur parler de quelque expérience heureuse que vous avez eue sur le net et qui a affecté de manière positive votre business. Attention, il faut savoir ne pas les « harceler » mais plutôt petit à petit, semer le doute dans leur esprit jusqu’au jour où ils se convertissent sans s’en apercevoir.
Les têtes brûlées
« J’adore Twitter, depuis que je me suis inscrit avant-hier, je followe 1246 personnes ! J’ai aussi publié un commentaire sur le mur Facebook de notre concurrent pour leur dire que ce qu’ils font, c’est pourri » Aïe aïe aïe… Votre voisin de bureau a décidé de s’improviser Community Manager. Sauf qu’il débarque sur le 2.0 comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ces individus, même si cela part d’un bon sentiment, sont les plus dangereux ! Lâchés en liberté sur la toile, ils sont capables de vous ruiner plusieurs mois (voire années) de travail de fond minutieux. Gardez-les bien à l’œil et n’hésitez pas à leur redire que certains se font virés pour avoir trop ou mal posté sur le web.
Les « je-ne-veux-pas-savoir »
« J’ai déjà mis plusieurs mois à m’habituer à la dernière version Microsoft Office alors ne me demande surtout pas de comprendre quoique ce soit sur internet ». Celui-ci parle d’internet car la notion même de 2.0 ou de réseau social est trop savante pour lui. Dans un style un peu différent du « résistant au changement », il ne veut juste pas s’embêter avec de nouveaux outils. Jamais il ne s’aventurera plus loin qu’un compte Yahoo!Mail (et encore, parce que son fils aîné est parti faire ses études en Chine) et il utilise encore Internet Explorer 3 pour naviguer sur le web. Pas sûre qu’il y ait grand-chose à faire avec ce profil « je ne veux pas savoir », sauf à gérer pour eux ses profils, ce qui est encore le plus sûr.
Pour en revenir à la question de départ, je pense donc que OUI, il faut « éduquer » nos patrons et nos collègues aux nouveaux médias. Le digital ne doit pas être le seul apanage des communicants, car d’autres services comme le marketing et le développement pour ne citer qu’eux peuvent y trouver de nouvelles opportunités. Il ne s’agit pas de faire d’eux nos Community Managers mais plutôt de leur donner accès à de nouveaux outils qui amélioreront leur pratique professionnelle. A condition bien sûr qu’ils soient bien encadrés…