Comment faire pour limiter l’impact des catastrophes sur les populations vulnérables ?

Publié le 25 octobre 2012 par Cmasson

Comment faire pour limiter l’impact des catastrophes naturelles sur les populations vulnérables ? C’est la question à laquelle essayent de répondre plus de 20 ministres, des délégations de plus de 70 pays et plus d’un millier de participants, réunis à Yogyakarta en Indonésie pour la 5e Conférence ministérielle asiatique sur la réduction des risques (Asian Ministerial Conference on Disaster Risk Reduction, AMCDRR). ACF, qui met en œuvre de nombreux  programmes de DRR (Réduction des risques liés aux désastres) dans la région Asie-Pacifique, émet ses recommandations dans ce domaine.

La région Asie-Pacifique est particulièrement sujette aux catastrophes dites « naturelles » , qui représentent pour elle un lourd fardeau, tant humain qu’économique. Non seulement ces catastrophes tuent mais elles induisent ou exacerbent aussi d’autres types d’insécurité en rendant par exemple plus difficile l’accès à une nourriture suffisante et à une eau saine. Elles freinent  les avancées obtenues par le biais de programmes d’aide humanitaire et de développement.   Acteur fortement impliqué dans la réduction des risques, ACF est présente à la conférence de Yogyakarta. « L’intégration de la réduction des risques dans l’ensemble des activités d’ACF comme la nutrition, la santé, la sécurité alimentaire, l’eau et l’assainissement est très importante pour nous, du fait que la plupart des pays ayant un nombre élevé de cas d’enfants atteints de malnutrition aiguë sont exposés aux catastrophes et que les franges  les plus fragiles de la population souvent affectées par le changement climatique, » a déclaré le directeur pays d’ACF en Indonésie, Jens Opperman.    En effet,  beaucoup des opérations d’urgence d’ACF ces dernières années  ont eu  pour but de répondre  à des catastrophes naturelles : au Myanmar suite  au cyclone Nargis en 2008, en Haïti après le séisme de 2010, ou encore en Indonésie suite à l’éruption du Mont Merapi en 2010. Dans ce pays, très exposé aux catastrophes naturelles,  ACF était intervenu auprès  25 000 personnes pour répondre aux besoins vitaux suite à l’éruption du volcan et aux déplacements de population qu’elle avait provoquées, avant de lancer des programmes de reconstruction.   A l’occasion de la conférence, ACF a présenté des exemples de programmes novateurs en matière de  réduction des risques: création et la formation des comités « DRR » au niveau des villages au Bangladesh, utilisation des système d’information géographique (GIS) pour améliorer l’anticipation aux Philippines ou en Indonésie,  amélioration des systèmes d’alerte précoce,  par exemple par l’installation de capteurs de niveau d’eau dans les régions d’Indonésie sujettes aux inondations.     Voici les recommandations qu’ACF a formulé suite à des années d’expérience dans la mise en œuvre des programmes DRR :

 
  • Il faut cibler, dans les approches  DRR, les ménages et les individus les plus vulnérables, dans les communautés où le besoin d’augmenter la résilience est le plus grand. Il est nécessaire de d’avoir des approches participatives, notamment par l’intégration et la représentation des plus pauvres, des femmes et des groupes marginalisés dans les décisions relatives à la réduction des désastres au  niveau communautaire.
  • Il faut donner aux résidents, aux autorités locales et institutions de la société civile les capacités de  développer des réponses intégrées aux dangers et aux menaces. Les collectivités doivent avoir un meilleur accès aux systèmes d’informations et d’alerte précoces tels que la cartographie des risques, basée sur la télédétection et les SIG (Systèmes d’information géographique). Outre les progrès techniques, il est nécessaire de prendre en compte les perspectives de la communauté locale et son expérience de la gestion des riques dans la conception de programmes DRR, afin que les communautés se les approprient. 
  • Il faut faire de la gestion des risques une priorité et lui affecter des ressources dans le cadre des plans locaux de développement, pour que les activités de DRR soient durables. Les capacités locales de DRR doivent être soutenues et renforcées également par le biais de partenariats, grâce à une meilleure coordination entre le secteur privé, les groupes de la société civile, les ONG, les agences de l’ONU, les autorités locales et nationales, ainsi que les bailleurs internationaux.

  La cérémonie d’ouverture de la Conférence a été menée par le président de la République d’Indonésie, le représentant spécial du Secrétaire général pour la réduction des risques. Dans un message vidéo du Secrétaire général de l’ONU diffusé aux délégués de la conférence, ce dernier a souligné l’importance de l’amélioration des activités DRR. Pour plus d’informations sur cette conférence : http://5thamcdrr-indonesia.net/