Il y a cet ancien ministre qui voyage pour convaincre quelque autocrate africain de filer de l'argent mal acquis à une société impliquant son gendre.
Il y a cette UMP presque mal à l'aise d'avoir réussi à retoquer pour vice de procédure une loi sur le ... logement social. C'était indigne et il n'y avait pas grand monde pour parler du fond.
Il y avait ce stress, réel et palpable, du côté du camp Balladur, ces anciens d'une campagne ratée en 1995. Les juges avancent, et suivent la trace de mallettes d'argent sale pour une candidature échouée.
Il y avait ce débat, sur France 2, un jeudi soir, entre ... Jean-François Copé et François Fillon.
Mais que se passe-t-il ? La Sarkofrance serait-elle prématurément de retour ?
Crise de nerfs à l'UMP.
Les deux espèrent que 200.000 militants iront voter en novembre. Presque un 100% de participation parmi les adhérents de l'ancien parti sarkozyste; C'est aujourd'hui le grand débat, celui dont tout le monde se fiche. Il y a un an, l'UMP raillait la retransmission télévisée des débats des primaires socialistes. Mais il s'agissait quand même de départager les candidats socialistes (et le radical) à la présidentielle. Cette fois-ci, on se dispute la tête de l'UMP. Et il n'y a que deux candidats. du côté de Fillon, on veut minimiser le bide télévisuel. Eric Cioti, mercredi sur France Inter un peu avant 8 heures, expliquait que ce débat n'avait pas grand enjeu... Hum hum...
A l'UMP, les équipes de Copé ont débarqué un responsable juridique. David Biroste a été viré cette semaine pour faute grave.
Rien que ça... Belle ambiance...
Crise d'angoisse chez Balladur
Les juges avancent. Lentement, mais sûrement. Il faut dire que les pressions d'en haut sont désormais inexistantes. Le rôle central de l'ancien premier ministre dans le détournement de quelques commissions militaires en 1994-1995 apparaîtrait « central », à en croire les enquêteurs. Et dans ce joyeux potage, on retrouve toujours Ziad Takkiedine (l'ami de Jean-François-qui-débat-ce-soir-contre-François), mais aussi et surtout Nicolas Bazire, le témoin de mariage de Nicolas Sarkozy qui risque une seconde mise en examen: « Il n'est plus seulement soupçonné d'avoir supervisé la signature de contrats d'armement douteux, mais aussi d'avoir détenu des fonds illicites issus desdits contrats. Fonds qu'il aurait eu pour mission de remettre à M. Balladur... » relatent les deux journalistes du Monde.
Et Sarkozy ? Et bien il a tout autorisé, mais il n'avait pas envie.
« Pour les contrats saoudiens, Mme Laplaud a été interrogée sur le fait que, comme pour Agosta, le versement de "balourds" (paiement accéléré des commissions) avait aussi été décidé en dépit de l'opposition de la direction du budget. Et que M. Sarkozy avait donc donné son feu vert contre l'avis de ses fonctionnaires. »
On sourit.
Françafrique... d'opposition
Il ne stresse pas, lui. Il voyage. Avant de récuser toute incompétence dans l'affaire Merah (on vient d'apprendre comment la DCRI gérée par l'effroyable couple Squarcini/Guéant s'était outrageusement plantée dans la surveillance de Mohamed Merah), l'ancien ministre de l'intérieur était parti en Afrique. Et oui.... depuis sa défaite aux élections législatives à Boulogne Billancourt, Claude Guéant cherche à valoriser son expérience... dans le privé. Il est devenu avocat.
Les réseaux entretenus par Claude Guéant quand il était le grand vizir de Nicolas Sarkozy sont encore à l'oeuvre. C'en devient gênant. Cet ancien ministre, déjà très actif pour commercialiser des technologies de surveillance au régime Kadhafi quand il bossait au cabinet du ministre Sarkozy, continue ses bonnes oeuvres. Jeudi dernier, le 18 octobre, il fit surpris en photographie avec son gendre, Jean-Charles Charki, en Guinée Equatoriale. D'après un site africain, Guéant venait appuyer la cause d'un projet aérien lorrain qui cherche des fonds privés... Quelle providence !« Cette société, placée en redressement judiciaire, est à la recherche d'un partenariat financier et industriel, explique-t-il. Elle a déjà eu des contacts encourageants avec la Guinée équatoriale et son président. » a simplement expliqué Guéant à l'Express le 16 octobre dernier, juste avant de partir.
Rappelons, enfin, que le patron-président du pays fait l'objet d'une enquête en France sur des biens mal acquis, enquête largement freinée du temps de la Sarkofrance.
L'UMP se réjouit contre le logement social
Elle a fait retarder une loi sur le logement social. Joli symbole, relevé partout.
Bravo, on applaudit. La nausée n'est pas loin.
Certains vous jugeront, la main sur le coeur, qu'il s'agissait de critiquer la forme - la précipitation d'un gouvernement que les mêmes critiquaient pour sa passivité - et non le fond. Personne, à l'UMP, ne vous dira qu'il s'agissait de contrecarrer, retarder, saborder la dite loi. Le silence, sur le fond du texte, était assourdissant. Le Ghota des Riches, pendant quelques semaines, avait frôlé l'infarctus à l'idée d'un renforcement des obligations sociales. Qu'importe si 3 millions de foyers sont mal logés en France...
La loi, donc, fut invalidée mercredi matin par le Conseil constitutionnel. Rassurez-vous. Nicolas Sarkozy n'y siégeait pas, paraît-il. Il revenait tout juste d'une conférence à 50 ou 100.000 euros au Brésil, devant des entrepreneurs et des banquiers.
Retour sur un cadeau fiscal
La révélation était surréaliste. Nicolas Sarkozy, quand il était président des Riches et, accessoirement, de la République française, avait soudainement décidé, en avril 2008, « d'exonérer de toute forme d'impôt le milliardaire Karim al-Husseini, alias l’Aga Khan », pourtant domicilié en France. Cette révélation, on la doit aux efficaces Fabrice Arfi et Karl Laske, pour Mediapart.
« Monseigneur, le gouvernement m’a fait part de votre projet d’établissement en France d’une délégation importante de la fondation suisse Réseau Aga Khan pour le Développement », écrivit un jour d'avril 2008 Nicolas Sarkozy. « Afin de permettre à cette structure de déployer ses activités dans les meilleures conditions, vous avez exprimé le souhait, pour vous-même et chacun de vos successeurs nommé par son prédécesseur, de pouvoir bénéficier du régime de la haute courtoisie internationale ». Et l'ancien monarque de compléter: « Après avoir pris connaissance des travaux d’expertise menés entre les ministères des affaires étrangères et européennes et le ministère du budget, des comptes publics et de la fonction publique, il m’est agréable de vous faire part de ma décision de vous accorder le bénéfice de la haute courtoisie internationale dans son acception la plus large ».
L'affaire est grave. Le ministre du budget s'appelait Eric Woerth, maire de Chantilly. Et très intéressé aux activités hippiques de l'Aga Kahn.
Tiens, Carla Bruni a livré quelques confessions et conseils au Parisien.
N'en jetez plus. C'est bon, nous sommes convaincus.
La Sarkofrance est encore là.