Non, cette chronique ne parlera pas de Breakbot et de son dernier album copié-collé, mais bien de Breakbeat. Vous vous demandez certainement, à raison, ce que ce néologisme signifie. Breakbeat nous vient d’une langue parlée dans cette contrée anglo-saxonne appelée Angleterre, et est une association découlant de deux notions : le break, dont une traduction approximative serait “cassé“, “fragmenté“, ou encore “décomposé“ ; le beat, notion largement utilisée par la presse et les baroudeurs de la musique électronique, et qui désigne le rythme d’un morceau. Le Breakbeat, c’est donc le fait de “casser“ le rythme d’un morceau, d’en dénaturer l’essence première dans le but de l’entendre sous un autre jour. Evidemment, les samples, c’est-à-dire des enregistrements d’une partie du morceau original que l’on passe en boucle dans le morceau “breakbeaté“, modifiés ou non, sont largement utilisés, posant une fois de plus la questions des copyrights. Mais ceci est un autre débat, et pour être franc : on s’en bat les couilles. Après la théorie – longue est chiante, on vous l’accorde – passons sans plus attendre à la pratique : vous trouverez ci-dessous cinq artistes spécialisés dans le genre. Certains sont déjà des stars et d’autres sont totalement inconnus, mais une chose les relient néanmoins : l’art du bon son.
Gramatik
On ne le présente plus, ce type a déjà trouvé et conquis son public depuis un bout de temps. Ce que peu de gens savent, c’est que Gramatik est slovène, et qu’entre deux concerts, il passe son temps à fumer des joints. Il se considère comme un comédien, et nous conseille de ne pas prendre sa musique au sérieux. Ce qu’on ne fait pas, évidemment.
Gramatik vs. The Beatles – Don’t Let Me Down
Particularités : Notre slovène aime bien retourner complètement les balades jazzy du début du siècle dernier.
Public : Toutes les personnes ayant des oreilles en état de marche, équipée ou non de sonotone. Mention spéciale pour les oreilles appréciant particulièrement la soul, le jazz, ainsi que le blues.
Gramatik – Lonely & Cold
Gramatik – Muy Tranquilo
Gramatik – Dungeon Sound
Gramatik – Don’t Get Weary
Mr. Troy
On entend déjà la Génération Y mouiller sa petite culotte : Mr. Troy, c’est le type qui hantait la bande sonore des podcasts d’un certain Hugo Tout Seul pendant un certain temps. Alors certes, on l’avoue, Hugo a beau être tout seul, il a un sacré bon goût pour dénicher les artistes talentueux.
Mr. Troy – Girls II
Particularités : Ses morceaux ont souvent une couleur mélancolique, mélange subtil d’une douce violence et d’une révolte paisible.
Public : Tous ceux qui ont une sensibilité plus développée qu’une huitre.
Mr. Troy – Soul Surgery
Mr. Troy – Remember
Mr. Troy – Blue
Mr. Troy – Just Enough, probablement la meilleure d’entre toutes.
C2C
Arrêtez de gueuler, on sait ce que vous allez nous dire : y’en a marre de C2C ! Certes, on en mange à toutes les sauces à chaque émission de variétoche médiocre à la télé, mais rassurez-vous : le C2C d’aujourd’hui n’a plus vraiment grand chose à voir avec le C2C d’hier. Voici quelques tracks peu connues qui vous feront apprécier C2C à leur juste valeur. Tant pis pour les haters.
Greem & 20syl – Intro Bombattak (2001)
Particularités : Grande aisance avec des platines entre les mains, ces quatre mecs sont considérés comme des Dieux vivants du Deejaying.
Public : De ta petite sœur à ta grand-mère sur son lit d’hôpital, tout le monde aime C2C.
C2C – Mack The Knife (Tribute to Louis Armstrong)
Atom – Level 1234 (2003)
Greem & Atom – Smoke Interlude (2001)
On termine avec le set qui restera probablement le plus abouti de l’univers, et ce pour un petit millier d’années. Lors du DMC 2005, les C2C étaient sacrés meilleurs DJ au monde pour la quatrième fois.
Young Montana?
Ce n’est pas un jeune rappeur fraichement exilé aux Etats-Unis, mais un DJ plutôt doué avec des samples entre les mains. La preuve en est avec cette reprise plus qu’excellente du non moins excellent She Can’t Love You, de Chemise.
Young Montana? – Sacré Cool
Particularités : une ambiance bizarroïde, décalée et faussement désordonnée règne dans la plupart de ses morceaux.
Public : Les drogués.
Young Montana? – Bad Day
Young Montana? – Repetition
Young Montana? – Lanterns On The Lake
Flume
Le meilleur pour la fin. A seulement vingt ans (!), Harley Streten a su fonder à travers Flume une musique aux sonorités inégalables. Ce nouveau concept auditif nous vient tout droit d’Australie, pour notre plus grand bonheur.
Flume – Holdin On
Particularités : Une basse énervée, graveleuse, escalade la plupart de ses morceaux en arpèges frénétiques. Les samples sont également magnifiquement orchestrés.
Public : Les jeunes gangsters aimant bien balancer des épaules en allant en cours. Ne convient pas pour les épileptiques.
Flume – Sleepless ft. Jezzabell Doran
Flume – Paper Thin
Ta-Ku – Higher (Flume Remix)