Voila un interview qu’on a mis du temps à poster mais il n’est jamais trop tard pour parler de bonne musique. Avis aux oreilles averties en ce Mercredi avec de la qualité puisque nous vous parlons aujourd’hui de Valentin Stip, poulin du label Clown & Sunset.
Toujours dans un esprit minimaliste et dans une veine slow motion très singulière Valentin Stip, ami de longue date de Nicolas Jaar nous accordait une petite aparté avant et après son excursion aux côtés du New Yorkais lors de sa tournée Européenne au mois de Février 2012.
Pour commencer peux-tu te présenter un peu plus en détails: ton âge, tes études, ce que tu fais dans la vie en rapport avec la musique ou pas.
Je viens d’avoir 20 ans. J’étudie la philo et les langues à Montréal. Je passe mon temps à lire des bouquins sur à peu près tout et n’importe quoi (à part des romans, en faux français). Je ne dirais pas vraiment que la musique est en rapport avec ma vie. Quand j’avais sept ans, dans mon cours de musique, la prof a fait passé une de ses élèves aux piano pour jouer un morceau qu’elle lui avait appris. À l’époque je voulais jouer de la guitare, mais le piano m’a directement séduit. C’est mon premier souvenir avec la musique. Pour ce qui est du reste, j’irai jusqu’à dire que la musique fait autant partie de ma vie que ma vie fait partie de la musique.
Quels sont tes sources d’inspirations? Quels styles de musique apprécies-tu? Quels sont les artistes qui t’influencent?
J’écoute un peu de tout. Ce qui m’attire le plus dans la musique, c’est sa manière de faire découvrir des émotions, subjectivement, à travers une atmosphère.. S’il y a bien une preuve que notre ère est en déclin culturel, c’est le fait que la musique est vue comme un outil de soirée et que la partie un peu plus profonde est oubliée. Je n’ai rien contre la musique électronique, mais je trouve que la musicalité est perdue dans la plupart des sons qui sortent aujourd’hui. Heureusement pas tous. De mon côté, je préfère une symphonie enivrante des années 1800 à un beat déjanté. En bref, je dois la quasi totalité de mon education musicale au classique. Le reste, c’est du désespoir.
Récemment repéré par Clown & Sunset, tu t’intègres vraiment dans la tranche musicale et le style qui est spécifique au label. Peux tu nous expliquer comment est ce que tu t’ai fait repéré? comment est ce que la relation avec le label se passe? quelles sont les opportunités qui te sont offertes?
Je connais Nico depuis longtemps, c’est un ami de lycée. Au lycée, il faisait déjà de la musique électronique et pour être honnête, je n’y comprenais rien. Lorsque je suis parti pour le Canada, j’ai du laisser mon piano derrière moi. J’ai alors commencé à utiliser ableton pour recourir à certains “besoins”. J’envoyais certaines chansons à nicolas, mais c’etait vraiment pas top. C’était très compliqué au début mais après quelques nuits blanches, j’ai finalement commencé à comprendre comment ça marchait. Après un an passé à essayer un peu de tout. J’ai envoyé Gravels à Nicolas, qui lui a beaucoup plu. Il m’a alors proposé de rejoindre C&S.; La relation avec le label est super, ce sont vraiment des gens très sympa et je suis heureux, dans le fond, de pouvoir faire partie d’un label indépendant, vu mes opinions par rapport à l’industrie de la musique.
Quels sont tes perspectives d’avenir dans la musique? Qu’envisages tu de faire dans un futur proche? quelles sont tes ambitions?
Je veux garder le plus grand équilibre possible dans ma vie. Je vais, bien sûr, continuer la musique, car mes ambitions dans ce milieu sont loin d’être assouvies. J’ai toujours plusieurs projets assez variés en cours. Je travaille sur des collaborations et des projets solo. J’attends aussi de finir mon diplôme pour voir où les choses me mèneront. J’aime bien prévoir l’impossible pour me surprendre.
Nous avons pu voir sur Songkick que tu as deux live à Lyon et Paris en Janvier, ça te fait plaisir de revenir en France (nous on est ravi de te recevoir en tout cas)?
Oui ça me fait plaisir, même si je suis français, et que j’y retourne tous les ans, ma bretagne natale correspond très peu à Paris. L’été dernier je n’ai joué qu’à Paris, (pour ce qui est de la france) donc je suis bien curieux, quoi qu’il en soit, de découvrir d’autres public.
Voilà, :)”
(Fin de la première entrevue)
Réponse de Valentin après la tournée
Alors val pour conclure ton expérience peux-tu nous faire un petit résumé de la tournée?Ca s’est bien passé?
Tout s’est très bien passé pour moi ces deux derniers mois. C’était assez actif car j’ai fini mes exams fin décembre, j’ai eu le temps de passer noël à la maison avec mes soeurs et mes parents puis je suis parti en europe le 14 Janvier. J’ai passé la semaine du 14 au 23 en tournée avec Nico. C’était vraiment super de pouvoir voyager et découvrir les différentes nuances d’appréciations musicales. Ça m’a énormément appris parce que je jouais tous les soirs et je pouvais comparer les différents sets, m’évaluer avec un peu plus d’autocritique et faire évoluer ma musique avec beaucoup plus de plaisir.
C’était aussi une super opportunité car beaucoup de gens ont appris à connaître ma musique pendant cette tournée car chaque soir je progressais dans la communication musicale. J’ai été très ému par le public du Berghain qui apportait une curiosité très humble dans la salle, une timidité un peu extravertie.
Enfin bon en général je suis très crevé mais super content de tout ce qui s’est passé ces deux derniers mois. Ça me rend confiant par rapport à mon futur travail musical et ca me donne une bonne vision de ce que je peux et veux faire dans le futur.
Voilà j’espere que tout va bien à part ça :)
On remercie grandement Valentin pour sa gentillesse et le temps qu’il a pris pour répondre à nos questions, nous lui souhaitons plein de réussite car nous avons d’artistes comme lui. On ré-écoute avec plaisir son inimitable “War Telegram” ainsi que sa dernière réalisation le morceau “Hiathaikm” sorti sur le ”Clown & Sunset Prism” , toujours aussi bon: