Les femmes le PIB mondial

Selon la firme de consultation Booz & Company, 1 milliard de femmes devraient intégrer le marché du travail au cours des 10 prochaines années. Cependant, la contribution des femmes à la création de la richesse économique demeure encore relativement basse parce que les hommes et les femmes ne sont pas égaux face à l’emploi.

Selon une étude de Booz & Company, parmi ce milliard de femmes, 650 millions ne pourront pas accéder au marché du travail le moment venu parce qu’elles ne seront pas suffisamment qualifiées pour le faire ET qu’elles ne disposeront pas de suffisamment de support politique ou social. La majorité de ces femmes se trouvent dans les pays émergents et les pays du Sud et en particulier en Inde, en Chine et dans les pays arabes.

Pourtant, si le taux d’emploi des hommes et des femmes était le même, le PIB des États-Unis augmenterait de 5% et de 9% au Japon d’ici 2020. L’impact de l’égalité face à l’emploi serait même beaucoup plus important dans les pays du Sud dans lesquels il ne s’agit pas seulement de faire face aux préjugés des employeurs mais aussi aux rigidités institutionnelles issues de politiques discrimatoires ou tout simplement de traditions et de croyances qui ne facilitent pas l’accès des femmes à l’emploi. Et ce, malgré les efforts des politiques de développement axées sur le genre.

Dans des pays dans lesquels la majorité de la population est pauvre, les parents font le choix de financer les études de leurs garçons car investir dans l’éducation d’une fille est souvent considéré comme un investissement qui n’est pas rentable :

• Une fois, mariée, la fille n’appartient plus à sa famille mais à celle de son mari. Son devoir est de s’occuper de sa belle famille.
• Une fille est une source «naturelle» de revenus (qu’elles soient éduquées ou non). Dans plusieurs pays, ce sont les parents de la mariée qui reçoivent la dot. Par ailleurs, les femmes contribuent à la baisse des dépenses familiales car elle s’occupent de tâches qui augmentent le bien être du foyer (ménage, cuisine, couture, travaux agricoles etc.) sans demander de rémunération en échange.
• Les pays du Sud sont encore des sociétés traditionnelles qui ne voient pas d’un très bon oeil le fait que les femmes éduquées puissent remettre en question les ordres établis. Dans ce type de société, une femme éduquée est souvent perçue comme une source d’ennui.

En plus les femmes – du Sud comme du Nord – font aussi face aux préjugés des employeurs:

• À qualification égale, une fille éduquée ne gagnera pas autant qu’un homme.
• Dans certains pays, les femmes ne peuvent pas exercer certaines professions réservées aux hommes (pompier, médecin etc.)
• Les femmes n’accèdent pas facilement à des postes de responsabilités car ce type de postes ne leur permettent pas de réconcilier leur travail avec leurs obligations de mère et d’épouse.

The Economist a publié ce graphique qui démontre que l’Égypte et l’Inde par exemple, pourraient jouir d’une augmentation de 35% et 27% respectivement de leur PIB d’ici 2020 si leurs gouvernement établissaient des politiques pour augmenter l’accès des femmes à l’emploi.

Source: The Economist

L’amélioration des conditions des femmes semble être une mesurer que les gouvernements devraient considérer un peu plus sérieusement dans l’élaboration de leur politique de relance.

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