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C'est l'association "Potager sur les toits" qui a convaincu la direction de l'école d'investir un espace de plus de 600 m² pour y mener des expérimentations. Le toit de l'école AgroParisTech, au 16 rue Claude Bernard 75005, a ainsi été transformé en potagergéant en décembre 2011. Des chercheurs de différentes équipes de l'INRA et du muséum d'histoire naturelle ont ensuite rejoint le projet. Toutes sortes de fruits et légumes y poussent aujourd'hui, ainsi que des herbes aromatiques et de petits arbres fruitiers.
Le projet a plusieurs objectifs : voir s'il est possible de cultiver des légumes sur une base de déchets organiques abondants en milieu urbain et périurbain, du type bois, compost ou carton - les étudiants de l'école participent notamment en constituant un compost nourri des déchets verts de la cafeteria - et évaluer d'autre part l'impact de la pollution sur les produits récoltés.
Quel est l'impact de la pollution sur les potagers urbains ?
Le niveau de pollution contenu dans les fruits et légumes produits dans ce potager est en effet étudié à la loupe. "Nos mesures ont montré que les taux de métaux lourds dans les salades, les tomates... étaient de 10 à 100 fois inférieurs à ceux fixés par la règlementation européenne", explique Nicolas Bel, un des fondateurs du projet. "Il n'y a pas de danger pour la consommation", insiste-t-il, même si, parmi les aromatiques, le thym est un "gros fixateur de polluant".
Pour balayer "les fantasmes et les peurs" sur les légumes issus de potagers urbains, l'association a prévu de planter un peu partout à Paris et notamment à proximité du périphérique, pour analyser l'impact de la pollution.
L'intérêt d'installer un potager en haut de son immeuble?
Les avantages sont nombreux ! "La fraîcheur!" répond Nicolas Bel. Mais aussi la saveur: "On peut cultiver des légumes anciens, difficilement transportables mais incomparables au niveau du goût", avance le jardinier, désignant des plants de tomates anciennes, très molles, qui s'enroulent autour de tuteurs en bambou.
Ce potager urbain permet également de privilégier la production locale et bio !
Citant des chiffres de la mairie de Paris, qui évalue à 314 hectares la surface des toitures végétalisables dans la capitale, Nicolas Bel se prend à rêver: "On veut investir les toits des écoles, des collèges, des HLM. Le potager c'est idéal pour l'insertion. Si on peut créer de l'emploi en faisant pousser des légumes..."
Planter des potagers sur les toits de Paris ? voici donc une riche idée qui, on l'espère, va vite germer dans les esprits !
Stella Gianni