Les trois débats présidentiels ont été menés de main de maître par le Candidat républicain. Et on peut objectivement reconnaître qu’il les a tous remporté tous les trois en ce qu’il a atteint les objectifs fixés. Et les termes de stratégie, de tactique et d’objectifs sont faciles à décoder pour tout joueur d’échecs (et oui… j’en suis..).
A l’entame de ces quatre grands rendez-vous télévisés (avec celui des candidats VP), le ticket républicain qui avait pourtant bien réussi sa convention, se trouvait face à 3 difficultés majeures sur sa route vers la Maison Blanche. Une barrière de sondages défavorables, une image personnelle moins appréciée que celle du Président sortant et une difficulté à se présenter comme alternative crédible par une majorité d’électeurs.
Aujourd’hui, ces trois difficultés se sont transformées en atouts pour le ticket du changement.
Les mauvais sondages (souvent réalisés à l’avantage d’Obama), avaient surtout pour objectifs de décourager les soutiens du Républicain, et donc d’affecter l’enthousiasme qui comme je l’ai écrit précédemment peut faire faire gagner une élection. Les sondages se sont retournés, la majorité d’entre eux donnent Romney gagnant et l’enthousiasme, visible à chacune de ses apparitions, est clairement dans son camp.
Les sorties médiatiques du Républicain ont conforté son image de compétent et de pondéré. Dans le dernier débat surtout, malgré des attaques indécentes d’OBAMA, il a su rester solide et mesuré, et rappelé qu’il a travaillé avec une majorité de Démocrates dans son Etat du Massachussetts ; améliorant ainsi son image dans le cœur de tous ces Indépendants qui aiment les gens plus raisonnables que frondeurs. Cela se ressent dans les sondages qui désormais lui donnent l’avantage sur le différentiel important entre ceux qui l’apprécient et ceux qui pensent le contraire.
Enfin, comme tout Président sortant, surtout dans un régime présidentiel aussi marqué que l’américain, avec un Président qui a tous les signes d’un monarque élu, il est facile pour le Président en exercice d’incarner le leadership, et souvent quasi impossible pour le Challenger d’incarner une alternative immédiate. Mais ici c’est l’inverse qui s’est produit ! Tout au long des trois débats, Mitt ROMNEY a démontré sa maîtrise des dossiers importants ; excellent sur le sujet économique et financier, lucide et ferme sur la politique étrangère et ardent défenseur de l’exceptionnalisme de son pays. Avec son image de leader depuis toujours, chacun sait désormais que si les électeurs lui font confiance, il sera prêt dès la première minute de son mandat. Sa stature de Chef d'Etat est solidement établie.
Ces résultats sont magnifiques sur le plant tactique. Alors bien-sûr, ils ne donnent pas automatiquement la victoire à l’ancien Gouverneur, mais ils privent le camp démocrate de plusieurs armes de campagne. Comment mobiliser sa bande « d’angry left » quand son adversaire passe pour quelqu’un de mesuré ? Comment faire craindre le chaos quand on fait face à une personne compétente et naturellement leader ? Enfin, comment décourager ses adversaires de se mobiliser quand désormais les sondages leur sont favorables ?
On aura la réponse dans 2 semaines, mais déjà Mitt ROMNEY peut surfer sur ces acquis !