"Il faut bien distinguer les responsables de base de la crise des acteurs secondaires. Il n'a pas été assez expliqué que la bulle immobilière américaine a été largement soutenue et encouragée par les pouvoirs publics américains. Bill Clinton puis George Bush ont pris toutes les mesures légales pour faciliter l'octroi de crédit. Voir le plus grand nombre accéder à la propriété était un objectif noble, mais il y avait aussi l'objectif, moins noble cette fois, de doper artificiellement l'économie : jusqu'en 2007, 80 % du surplus de croissance a été engendré par l'immobilier.
"Des investisseurs gèrent des portefeuilles supérieurs au PIB de la France"
Celui-ci s'est toutefois voulu rassurant au sujet de la zone euro qui, selon lui, "survivra à la crise". "Mais des risques importants existent encore", a souligné le financier. "La Banque centrale européenne (BCE) a permis de gagner du temps pour que les États puissent adopter des réformes structurelles" , a-t-il commenté, ajoutant: "À eux d'agir maintenant. Le temps presse".Quant au rôle des agences de notation dans la crise ? Il botte en touche : "C'est un faux procès. Nous ne sommes que l'une des sources, parmi tant d'autres, de la prise de décision des investisseurs. C'est leur faire injure de dire que nous les aveuglons. N'oublions pas que certains investisseurs gèrent des portefeuilles supérieurs au PIB de la France. Ils savent ce qu'ils font. Ils ont trop fait confiance aux États de la zone euro."