Les migrants subsahariens constituent depuis déjà plusieurs années, les grandes victimes humaines de cette guerre froide qui ne dit pas son nom, entre l’Algérie et le Royaume du Maroc, précisément sur la question des frontières terrestres entre les deux pays. Le Maroc considère à tort ou à raison, que ces migrants accèdent son Royaume par ses frontières Nord-Est. Chassés, malmenés et refoulés d’un côté à l’autre de cette frontière fermée, les migrants subsahariens demeurent ainsi des prisonniers de la bande frontalière. Si cette frontière de moins d’une centaine de mètres de large, constitue une mine d’or et une source de richesse pour certaines pyramides de contrebandiers, elle est hélas pour les migrants, plus dure et plus pénible à traverser qu’un étendu désert. Abandonnés et sommés à ne pas la traverser ni d’un côté ni de l’autre, ils sont condamnés, hommes, femmes et enfants à y survivre dans les conditions les plus inhumaines et dans la famine la plus extrême.
Dépourvus de toutes aides, ni des institutions des deux pays, ni d’associations ou ONG internationales du côté algérien, les migrants prisonniers de cette bande frontalière, vont perdre une aide précieuse, celle du soutien des ONG marocaines qui militent de plus en plus pour leurs droits, suite à la répression qui s’abat sur les défenseurs des migrants, à l’instar de Camar Laye, Coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM), qui a fait l’objet d’arrestation à son domicile dans la nuit du 20 au 21 octobre 2012. Actuellement, il est poursuivi pénalement pour une affaire de droit commun fictive, un procédé tant répondu dans les polices des pays du Maghreb.
Avant cette arrestation, plusieurs incidents graves se sont produits à l’encontre des défenseurs des migrants au Maroc. Menaces proférées à l’encontre des acteurs d’organisations de défense des droits des migrants, cambriolage d’un appartement d’un militant du collectif des communautés subsahariennes, violence policière dans un foyer de migrants….
Un immense mouvement de solidarité avec le défenseur Camar Laye s’est constitué, suite à son arrestation. Un soutien de plus d’une cinquantaine d’ONG, du bassin méditerranéen, du Maghreb-Machrek, de l’Europe du Nord et de l’Afrique subsaharienne a vu le jour.
Le SNAPAP membre du comité de suivi du Forum social Maghrébin, demande la libération immédiate du Militant Camar Laye et à l’arrêt de la répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme du Maroc et de l’Algérie.
Le SNAPAP interpelle à l’occasion, les autorités du pays pour l’ouverture des frontières terrestres avec le Maroc, ou à défaut de donner les explications, les motifs et les raisons du maintien de cette frontière terrestre fermée.
P/ Le Président du SNAPAP
Le chargé du Dossier Migration.
Fouad HASSAM
Oran, le 23 Octobre 2012.