On voit que c'est dur d'arrêter de penser le politique en surplomb de la société, quand on est un mouvement politique !
Extraits :
- "Cette diversité ne doit pas être pensée comme contradictoire avec nos autres partenaires, mais complémentaire.
Les pistes que nous venons de citer ne sont pas un supplément d’âme pour adoucir le goût amer de la real politik, il s’agit d’un objectif politique central"
--> important ça, d'assumer cette posture comme une force - "Il s’agit à la fois d’un objectif et d’un chemin, à tous les
niveaux de notre organisation politique, qui implique une transformation
réelle de nos pratiques, car elles sont aussi en elles-mêmes le message
de la nouvelle politique que nous portons."
--> dit autrement : un chemin et une ligne d'horizon, un élargissement du présent. - "Faisons fi des normalismes politiques et des complexes de
puissance : assumons (plutôt que de subir) d’être une petite
organisation. Ne rêvons pas que le voisinage d’autres mouvements lèvera
tout de go les difficultés de notre courant politique à peser sur la
société. Soyons disponibles pour l’autodépassement et mettons tout de
suite notre énergie à l’expérimentation, à l’invention. Gardons le cap
de la révolution longue, du front politique et social, du projet rouge
et vert mis à la disposition de nos partenaires sans suspendre notre
avenir à sa réalisation complète immédiate et travaillons dès aujourd’hui à la construction de ce projet rouge et vert en devenir."
--> idem, enfin du "devenir" en politique ! - "Ce qui est plus fort que l’éléphant, c’est la brousse."--> Celle là, pour expliquer le situationnisme, je la garde !
Commentaires de Michel Lepesant :
Il est évident que le MOC ne peut se sentir proche que de l'un des 3 textes (le troisième pour ne pas le nommer : le seul à prendre position contre le nucléaire, le productivisme... surtout, à tenir des propos réalistes sur ce que signifie être un groupuscule à gauche de la gauche) ; mais au 3, je ferais, quant à moi, un reproche commun : l'oubli de mettre en avant des revendications claires et explicites, unifiantes pour tout mouvement social et écologiste. Ce que nous avons réussi à faire avec AGaucheToute en Drôme-Ardèche : http://www.agauchetoute07-26.eu/accord-politique/
- Il ne suffit pas de dénoncer des crises dans les termes les plus généraux : --> texte 1
- il ne suffit pas d'appeler à des convergences électorales : ce que nous appelons au MOC "l'unitude" ("faire nombre" avant de "faire sens" et tenir un discours moralisateur-culpabilisant sur tous ceux qui en défendant des radicalités idéologiques sont accusés d'entretenir la division, vieille rengaine de tous ceux qui croient encore à la prise préalable du pouvoir central pour changer le monde) : --> texte 2
- Même si le capitalisme n'était pas en crise, nous le critiquerions car c'est son mode de vie que nous refusons.
- Toute prise de pouvoir majoritaire devra en passer par une alliance avec des défenseurs du productivo-libéro-socialisme : nous critiquons ces stratégies politiques de renversement (par une majorité) et nous défendons des stratégies de basculement (par des minorités) : c'est cela la révolution "longue" ou "lente", celle qui constitue notre perspective politique.
Nous savons que se mettre d'abord ensemble pour ensuite prétendre discuter pour changer de paradigme ne peut pas réussir (et constitue donc une faute politique) et ne peut au mieux que produire un catalogue de propositions hétéroclites (au pire contradictoires ; au mieux, les contradictions sont censurées).
L'unité, la jonction des luttes, la convergence des alternatives concrètes ne pourront se faire qu'à partir de propositions à la fois radicales et pragmatiques, par exemple :
- arrêt au temps le plus proche de tous les nucléaires
- réduction réelle du temps de travail
- défense réelle des services publics par leur territorialisation et surtout autour de la révolution de la gratuité
- réforme immédiate des retraite par la mise en place d'une retraite d'un montant unique
- mise en place de fonds "patronaux" pour assurer à tout licencié (en dehors du verbiage des licenciements boursiers) un revenu
- mise en avant des dettes sociales et des dettes écologiques pour cadrer/équilibrer toute discussion budgétaire
- exemple encore plus concret, par exemple sur l'automobile : garantie pièces et main-d'oeuvre sur 10-15 ans, bridage de tous les moteurs à 110 km/h
- réforme immédiate de la démocratie : tirage au sort, révocation en cours de mandat, non-cumul
Bien sûr, il va falloir s'accorder sur 3 plans à la fois :
- celui des luttes et celui des urnes : le plan de la visibilité politique
- celui des alternatives, des eSpérimentations, de la "propagande par le fait"
- mais aussi celui de la reconstruction de fond en comble de notre "logiciel" idéologique
Mais surtout ne pas croire que ces trois plans vont s'articuler sans leur remise en question complète et renouvelée :
- les vieilles façons de se compter aux élections, les vieilles chimères d'un sujet unique de la révolution doivent être dépassées...
- même du côté des alternatives concrètes, cesser de croire que ce serait suffisant et se demander comment de telles alternatives pourraient réellement s'eSpérimenter par tous les dominés...
- repenser la façon même de penser la cohérence idéologique (non
à la systèmaticité fermée mais oui au systèmique et à
l'ouverture buissonnante...)