Pour faire plaisir à cet homme plein d’entrain, j’ai commis ce qui m’a permis d’apprécier à sa juste valeur le titre de Blizzard : J’ai testé son fameux serveur privé (pour rappel, un serveur privé est un serveur non officiel, qui tourne grâce au travail de bénévole et dont il est théoriquement interdit d’effectuer). Et bien vous savez quoi ? La nostalgie et toute ces conneries là, et bien ça biaise le cerveau. Rencontre avec un jeu vieux mais fort, se dressant tel un chêne géant observant de haut la forêt de concurrent devant lui.
La Pandarie, l’île aux plaisirs
L’extension du titre phare de Blizzard sorti en 2005 propose aux joueurs de se rendre sur un tout nouveau continent qu’est la Pandarie, terre inconnue apparu soudainement par une pirouette scénaristique des plus classes : le cataclysme issu de l’extension précédente du même nom a dissipé les brumes entourant l’île. Chouette hein ? On a donc un continent non découvert depuis 10000 ans qui nous tend les bras grâce à un dragon schizophrène qui ne pense qu’à tout casser. Si je suis incisif sur les raisons qui nous amènent en ces lieux, je le suis clairement moins dès que l’on parle du design des dits lieux, car les décors sont splendides et vivants, certes le moteur vieilli après tant d’années, mais la différence entre le fameux serveur privé et aujourd’hui est frappant. Les feuilles tombent, l’herbe se courbe face au vent, les rivières donnent envie de se baigner, un régal pour la rétine, ce qui permet une certaine immersion.
Reprise des bonnes habitudes
Les joueurs qui saignent le jeu depuis 3 semaines maintenant sont déjà au niveau maximum, mais qu’en est-il du simple père de famille qui souhaite s’y remette ? Et bien, il va faire pareil qu’avant : des quêtes. Je ne vais pas (entièrement) faire la mauvaise langue, le travail effectué sur certaines quêtes est remarquable, tendant à bousculer la narration et apporter un petit piquant dans le levelling. Mais ce n’est clairement pas suffisant pour faire oublier à quel point il peut être ennuyeux de répéter le même schéma qu’il y a 7 ans : on prend une quête, on va tuer le monstre (sans aide, tout est solotable) qui est indiqué sur la mini carte, on rend la quête, et on enchaîne. Si cette monotonie peu rebuter, à l’heure des tentatives de changement dans le game design des MMO (Guild wars et SW en tête). Au final vu que l’on n’a pas le choix, on s’habitue au principe et on enchaîne. Ce système commence réellement à s’essouffler à mon sens.
Il faut que mamie joue, à tout prix !
Avant la sortie de MoP, il y a eu le fameux patch préparant les nouveautés pour qu’à la release tout le monde ne soit pas entièrement dépaysé. Ce fameux patch nous prouve qu’on peut simplifier quelque chose de très simple. Le tout accessible chère à Blizzard poursuit sa route, avec des talents moins nombreux, une interface plus allégée, des fonctionnalités permettant de ne jamais avoir à bouger des capitales comme la recherche de raids par correspondance, TOUT est pensé pour que WoW soit facile d’accès, pratique et limpide, un peu comme un support où familles et amis se retrouvent pour passer la soirée, et non comme une expérience difficile à appréhender comme cela était au commencement. Le cœur du MMO selon moi, est intrinsèquement lié à sa faculté à réunir des gens du fait de sa difficulté. On ne se groupe plus aujourd’hui parce qu’un monstre est trop dur à abattre, mais uniquement pour aller en donjon. Mais bref c’est un autre débat, WoW est juste très différent, pas moins bon ou mauvais.
Rien que le fait que le jeu soit faisable du niveau 1 au niveau 90 reflète bien l’idée que se fait Blizzard de sa cible commerciale : le grand public. Alors ce n’est pas moche de le dire hein, mais c’est un fait indéniable. Et bien vous savez quoi ? Ils ont raison. Et c’est là que prend le sens de mon prélude, le serveur privé auquel j’ai joué m’a montré à quel point le jeu change dans le bon sens pour le casual. Pourquoi ? Je fais parti des gens qui préfère rentrer en instance en 5 min plutôt qu’en 30, le temps de chercher le groupe. Des gens qui n’aiment pas leveller, et donc est ravi de faire ça rapidement et simplement. Des gens qui n’ont que 30min à 1h de jeu par jour et qui peuvent désormais avoir accès à au moins 1 instance s’il le souhaitent. Je m’étale mais vous avez saisi l’idée. Pour avoir testé les 2 en très peu de temps d’intervalle, WoW MoP caresse dans le sens du poil les « Kzu ».
Euuuuh… et les autres ? Ils s’amusent ?
Et pour les autres, Blizzard s’en sort pas mal. MoP propose donc un nouveau continent, un nouveau cap de niveau (90), de nouvelles instances, des scénarios, des raids et tout le toutim habituel. Les retours sont globalement positifs concernant le « challenge » si chère au cœur du hardcore gamer. Prenons le mode défi : il s’agit d’un donjon que l’on doit faire le plus rapidement possible, avec un classement des meilleurs performance par royaume. Un outil fait sur-mesure pour comparer notre fidèle instrument de reproduction. Si en 3 semaines il est trop tôt pour dire si le contenu « end-game » est de qualité ou non, l’extension a le mérite de proposer vraiment beaucoup de contenu et on en a pour notre argent.
Conclusion : 6,5/10
Les aficionados de WoW sont déjà dessus. Ceux qui détestent la licence continue de la critiquer. J’axe donc la conclusion sur celui qui pense revenir, pour tester. A celui-ci je dit : Mist of Pandaria est une extension plutôt en demi teinte. Si le contenu est là et bien là, la narration, le background global n’a pas su me convaincre entièrement. Je trouve la méthode de montée en niveau d’un classicisme affolant, les pandas ne me font pas spécialement grimper au rideau et la verdure du continent, ça m’amuse 5 min mais pas plus. Mais le contenu est là, et il y en a pour a peu près tous les goûts.
World of Warcraft : Mists of Pandaria (PC), 7.7 out of 10 based on 3 ratings