L'ère des labels participatifs ?

Publié le 14 mars 2008 par Sami Battikh
Ah !... souvenez-vous,  il y a un an, pendant la campagne : la démocratie participative, la gestion participative, le projet participatif... tout était participatif ou avait vocation à le devenir. 

Ségo s'en est allée, et le terme s'est un peu écarté des canaux médiatiques.  Mais il réapparaît depuis peu dans le domaine de la production musicale ! My Major Company a été lancé en grande pompe il y a quelques mois. Son principe : chaque artiste peut faire une demande pour créer son espace (comme myspace)  avec bio, son et vidéo. L'équipe du site choisit les plus pertinents à leur yeux et leur offre cet espace. 

Ensuite, les internautes peuvent consulter les différents profils artistes. Rien de nouveau. Mais là, l'internaute peut  investir sur les chanteurs ou les groupes qu'il apprécie moyennant un montant minimum de 10 euros. Si un artiste parvient à recueillir 70.000 euros, il passe alors à la phase d’enregistrement de son album en studio et il peut également créer son vidéoclip ou encore promouvoir ses morceaux à la radio. Les  recettes sont réparties entre My Major Company (30%), l'Artiste (20%), le distributeur (15%) et les internautes producteurs qui se partagent les 30% restant proportionnellement à leur investissement de départ.



En trois mois d'existence, My Major Company a réussi à recueillir près de 200.000 euros. Deux artistes ont déjà réussi à franchir le cap des 70.000 euros et vont donc voir leur album produit. Il s'agit de Grégoire et  Thierry de Cara. Chacun ses goûts, mais on peut dire que les 2 premiers artistes produits ne vont pas révolutionner la musique. C'est bien fait, mais c'est assez fade. On est pas loin de la variet'. 

Mais en fait, My Major Company n'est pas le premier site français à se lancer dans la production musicale participative. Le précurseur en la matière, c'est Spidart. Le site est moins connu, moins bien foutu, et a recueilli moins d'argent depuis le début.  Mais artistiquement, c'est nettement plus intéressant. Naosol est l'artiste qui a récolté le plus d'argent : 34.000 euros.  Ici, la somme à atteindre pour produire son album n'est que de 50.000 euros et  l'Artiste reçoit 35% des recettes (contre 20 % chez My Major Company). En fouillant un peu parmi les artistes, on peut trouver cette petite perle d'électro rock : Satine

Que peuvent apporter ces nouvelles plateformes artistiques ? Quel poids peuvent-elles avoir dans l'industrie musicale ? Quelle est leur pertinence dans une industrie du disque en crise ? Les internautes, qui achètent de moins en moins et téléchargent de plus en plus, vont-ils vouloir investir dans des groupes ? Cela profitera-t-il aux artistes les plus créatifs et innovants ou au contraire à ceux répondant le plus aux critères actuels de succès ?

Difficile de se faire une idée sur ces sites. De savoir si c'est une bonne chose, si ça va dans le bon sens. Mais bon, laissons leur le bénéfice du doute et saluons l'initiative, en espérant qu'elle s’avèrera concluante et bénéfique pour les artistes. Après tout, ces sites sont avant tout faits pour eux, non ?