Un stigmate de notre déclin accéléré: la balance commerciale Française plonge en enfer.

Publié le 23 octobre 2012 par Pierrehk

La balance commerciale est le solde (quand il est positif, on parle d'excédent, s'il est négatif, on parle alors de déficit) résultant de nos achats et de nos ventes à l'étranger. C'est le meilleur indicatif que l'on puisse cavoir de la bonne santé de notre industrie, à savoir si celle-ci produit bien et pas cher des produits que le monde entier désire. Force est de constater qu'à travers son prisme, on peut être grandement préoccupé par l'avenir de notre économie.

Mois après mois, les chiffres tombent, confirmant que la France perd des positions sur les marchés extérieurs. Le déficit de la balance commerciale a atteint 6 milliards en juin 2012, faisant plonger dans le rouge de 34,9 milliards le commerce extérieur hexagonal sur l'ensemble du premier semestre 2012, selon les chiffres publiés par les Douanes. Ces chiffres calamiteux sont à mettre à la suite de la dégringolade vertigineuse de notre commerce exterieur depuis 10 ans comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.

Les chiffres des deux derniers mois connus, - 4.27 Mard € en juillet et -5.3 Mard € en aout restent dans la même tendance préoccupante, forçant le gouvernement Hollande à prendre le taureau par les cornes, et mettant au premier plan le problème de la perte de compétitivité de notre économie, et particulièrement de notre industrie.

Le graphique ci-dessus illustre de façon magistrale comment l'euro a été une catsatrophe pour les pays laxistes de la zone euro. En effet, depuis 2002, nous nous sommes interdits la possibilité de dévaluer, ce que nos gouvernements avaient pris l'habitude de faire depuis 1968, reprenant d'une main ce que leur manque de courage leur avait fait abandonner de l'autre aux classes laborieuses. Faut-il rappeler qu'au début de l'année 1968, il fallait 1.20FF pour acheter 1FS, alors qu'aujourd'hui, il faut 0.8€ (soit 5.25FF) pour acheter le même Franc Suisse. cela représente tout de même une dévaluation de 77% de la valeur de notre monnaie en 45 ans, au grand profit des travailleurs frontaliers qui ont fait le choix de travailler chez nos voisins.

La dévaluation permettait de redonner un coup de fouet à nos exportations et de limiter les importations quand la chute de la compétitivité de nos entreprises nationales l'exigeait. Un genre de drogue douce qui permettait de faire face à la rigueur des temps. L'introduction de l'euro ne l'a plus permis, nous sevrant brutalement de la drogue "dévaluatrice" et entrainant dans le gouffre financier que l'on connait les pays qui adoptaient la même politique (l'Italie, l'Espagne, la Grece...) alors que dans le même temps l'économie sérieuse de notre voisin et concurrent l'Allemagne nous écrasait, puisque ce pays, sous un gouvernement socialiste, avait su prendre les mesures adéquates pour remettre son économie sur les bons rails.

Voyons ce que ça donne sur l'évolution de la balance commerciale allemande sur les 40 dernières années.

On constate qu'à l'inverse de la France, c'est à partir de 2002 que la valeur de l'excédent explose pour atteindre

122 Mard € en 2009
155 Mard € en 2010
158 Mard € en 2011

Sur la base d'autres chiffres , provenant de sources différentes, il est interessant de comparer la répartition de ces excédents ou déficits pour l'année 2009.

France :
Déficit de la balance commerciale tous pays : 59 Mard €
Déficit de la balance commerciale vers l'UE: 26 Mard € soit 44% du total
Déficit de la balance commerciale vers l'Allemagne: 15 Mard € soit 25% du déficit total

Allemagne:
Excédent de la balance commerciale tous pays: 134Mard €
Excèdent de la balance commerciale vers l'UE: 115 Mard € soit 86% du total
Excédent de la balance commerciale vers la France: 27Mard € soit 20% de l'excédent total  

Ce que ces chiffres démontrent sans ambages, c'est que l'Allemagne a été le très grand bénéficiaire de l'euro puisqu'elle a pu déverser ses marchandises sur l'Europe grace à la monnaie commune et à l'absence de "dévaluations compétitives" qui dans le passé, venaient à fréquence régulière mettre un frein au rouleau compresseur de l'industrie allemande.

Le phénomène se réduit en 2012 suite à la grave crise qui frappe les pays d'Europe du Sud, mais l'excèdent allemand devrait cependant avoisiner 160 Mard € cette année.

Des grandes réformes de structures - en tête celles touchant à la compétitivité, au coût du travail, au financement de l'économie - seront nécessaires pour permettre aux entreprises françaises de grandir et de se remettre dans la compétition internationale.

Pour nous Haut-Savoyards du Nord, dont beaucoup travaillent en Suisse, il nous est difficile de comprendre et d'admettre que si la France est tombée au 21ème rang mondial de la compétitivité internationale, il ne faut pas chercher le champion de cette compétitivité à Hong Kong ou Singapour, ni même en Chine! Non, non, il est là tout près! car le champion de la compétitivité n'est autre que ......la Suisse.

Comment cela se peut-il? Il serait peut-être temps d'y réfléchir. Et probalement que les 65000 Français qui traversent chaque jour la frontière pour aller travailler à Genève et y obtenir un salaire souvent double de ce qu'ils percevraient de ce coté ci de la frontière, en France, oui peut-être pourraient ils donner quelques pistes à notre gouvernement; de quoi inspirer notre ministre du Redressement Productif, Mr Arnaud Montebourg, lorsqu'il aura remisé sa marinière, pour corriger notre faiblesse endémique et remettre debout ce pays avant qu'il ne soit trop tard.....