C’était le premier salon national de cake design, c’est-à-dire de décoration de gâteau. Profession arrivée tout droit du Royaume-Uni, elle est encore méconnue en France et seule une centaine de professionnels y exerce.
Le salon n’est pas grand mais il suffit à dilater les pupilles. Chaque gâteau est une oeuvre d’art, signée de la main de son artiste, souvent pâtissière. Au Double Mixte de la Doua, une petite vingtaine de participants sont venus présenter leur activité, les 13 et 14 octobre derniers. Ils sont pâtissiers ou amateurs de cuisine mais tous partagent la même passion de la décoration alimentaire. Aucune formation de cake designer n’existe encore aujourd’hui en France mais l’Association des Cake Designers de France milite pour sa création : « Il existe des cours mais aucune formation diplômante car notre profession n’est pas encore reconnue. Il faut être pâtissier mais c’est tout. Il faudrait une reconnaissance du métier car nous n’avons pas les mêmes techniques que les pâtissiers » plaide Dita Bensoussan, membre de l’association. Et pour cause, les gâteaux ne se conservent pas ou peu au frigo car les décors, entièrement réalisés en pâte à sucre, ne supporte pas l’humidité. Tous les gâteaux ne peuvent pas supporter une décoration digne d’une oeuvre d’art car la pâte à sucre est lourde et écraserait une génoise traditionnelle, par exemple. « Au Royaume-Uni, les gâteaux sont beaucoup plus secs donc supportent mieux un tel poids » continue Dita Bensoussan. Aujourd’hui, l’association compte une centaine de membres, répartis dans toute la France. Il faut en moyenne 35h pour réaliser un gâteau et le décorer entièrement. D’où le prix important de la part : entre 5 et 12 euros en moyenne. Un budget conséquent pour des mariés, principaux demandeurs de ce type de produit.
Il faut parfois jusqu’à 72h pour réaliser un gâteau et son décor.
« On peut tout faire en pâte à sucre »
Du fait de l’absence de formation, chacun utilise ensuite ses propres techniques. Natalia Treffot, pâtissière russe arrivée en France il y a un peu plus de dix ans travaille ainsi avec des photos haute définition qu’elle agrandit au maximum pour voir tous les détails. C’est elle qui a remporté le premier prix du concours organisé pendant le salon dans la catégorie « composition florale ». Pinceaux, cutter, compas, ciseaux et couteau à peinture, son laboratoire tient plus d’un loft d’artiste que d’une cuisine. Le cake design est sa passion, bien avant sa profession. « J’ai toujours rêvé des gâteaux américains. Je voulais faire quelque chose de mes mains » explique-t-elle. Et le pari est réussi. Chacun de ses gâteaux fait frémir d’envie. Dans son labo, près d’une trentaine de couleurs différentes pour colorer la pâte à sucre selon les envies des clients. « On peut tout faire en cake design, même la dentelle ». Elle s’adapte également aux différentes religions, réalisant des produits kacher ou hallal selon la demande. Tortues, dauphins, personnages, le moindre souhait peut devenir réalité dans sa taverne. Sa prédilection ? Les fleurs, qu’elle réalise la nuit, quand les enfants et le perroquet dorment, avec de la musique classique comme alliée.
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