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Le Parc National des Cévennes demande des tirs contre les loups dans le cœur du parc

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Le loup, ennemi public numéro un - Deuxième épisode: Le Parc National des Cévennes

Les membres du conseil d’administration du Parc National des Cévennes demandent une révision de la législation nationale sur les parcs nationaux et donnent priorité  à "l'agropastoralisme"

« à la quasi-unanimité »

Jean de Lescure
Le conseil d’administration du Parc national des Cévennes (PNC) (voir la liste des membres) a fait son choix, il est contre le loup. Jean de Lescure, son président a déclaré : Le CA a décidé "à la quasi-unanimité que la présence du prédateur n’est pas compatible avec les techniques d’élevage mises en œuvre sur le territoire du parc. L’agropastoralisme produit de la biodiversité. Nos systèmes d’élevage produisent de la biodiversité. La présence du loup remettrait en cause cette biodiversité. Nous avons fait notre choix. La reconnaissance à l’Unesco a été obtenue sur l’autel de la biodiversité et de l’agropastoralisme. Sur notre territoire donc, le loup n’a pas sa place".
Jacques Merlin, le directeur du PNC a ajouté : "Le loup est une espèce dynamique, qui va essayer de s’implanter, reprend Mais nous n’allons pas l’éradiquer avec la règlementation actuelle. C’est pourquoi nous demandons une révision de la législation nationale."
Ils ont réagit à chaud, à la suite d’une intervention au début du conseil d’administration du collectif des éleveurs du Causse Méjean dont le porte-parole est André Baret, maire d’Hures-la-Parade. "Ils nous disent qu’ils ne peuvent pas vivre avec le loup. On ne peut pas leur répondre : Adaptez-vous", a poursuivi dépité Jacques Merlin.

Lire les missions confiées par l’Etat au PNC
Les éleveurs montent la garde
« Les éleveurs ont organisé une garde nocturne. À tour de rôle, ils montent la garde autour du dernier troupeau. Mais la lassitude commence à poindre. Pour eux qui sont en première ligne, il devient difficile de se battre contre 80 % de la population » souligne André Baret. Nous aimerions bien être compris."

Eradiquer une espèce protégée au cœur d’un Parc National !

En France:

  • les Fédérations de chasseurs sont devenues des associations "de protection de la nature." 
  • On se souvient du feuilleton où Marie-Lise Brouielh, présidente de l'ASPP65 Association pour la sauvegarde du Patrimoine Pyrénéen et présidente du syndicat ovin Barèges-Gavarnie, telle un cheval de Troie, a obtenu pendant quelques jours un siège au CA du Parc National des Pyrénées, un siège destiné normalement à... une association de défense de l'environnement.

Comment s'étonner, quant on commence à retrouver dans les conseils d'administrations des Parcs Nationaux autant d'hommes politiques locaux, issus de petites communes rurales dont les électeurs sont les agriculteurs, les éleveurs et les chasseurs, que pour la première fois en France, les intentions des membres du CA d’un parc national (en l'occurence, celui des Cévennes) soient d’éradiquer une espèce protégée en permettant des tirs, au cœur du parc pour soutenir l’élevage d’animaux domestiques.

Les Parcs Nationaux français vont devenir des réserves de moutons puis des réserves de chasse !
Probablement conscient de la portée de leur demande, les membres du CA du Parc des Cévennes ont « demandé à être relayés par les parlementaires ».
Dans le Mercantour où une traque a été autorisée pour tuer un deuxième loup cette année (un premier loup a été tué le 6 juin à Utelle), une quinzaine de députés ont déposé, le 10 octobre 2012, une proposition de loi (n°261)  « visant à protéger les élevages dans « nos » montagnes et territoires ruraux des attaques de loups » en autorisant les éleveurs à tirer sur les loups au cœur des parcs nationaux sans avoir à passer le permis de chasse.

Une semaine plus tard, un Sénateur fait de même : il dépose une proposition de loi "visant à créer des zones d'exclusion pour les loups."

François Hollande va t-il tenir parole ?

« La Stratégie nationale pour la biodiversité récemment révisée est un document intéressant mais n’est pas suffisant. En grande partie symbolique, elle manque en outre d’ambitions et surtout, d’implication politique. Aussi, nous proposons de traduire les grands principes qu’elle contient dans une loi d’orientation pour la biodiversité tout en l’assortissant de cibles claires et datées et d’indicateurs permettant d’évaluer les progrès réalisés. »

« Nous soutenons bien évidemment l’interdiction de chasser les espèces protégées ainsi que les espèces en mauvais état de conservation, et souhaitons que soit plus sévèrement sanctionné le recours aux pratiques illégales. »

« Je peux vous dire que je soutiendrai le maintien des espèces protégées comme le loup sur le territoire français, dans l'esprit des textes fondamentaux que sont la Convention de Beme et la directive "Habitats" ayant toutes deux pour objectif la conservation des habitats naturels ainsi que de la flore et la faune sauvages.
Dans le même temps, il nous faut veiller à la cohabitation des troupeaux domestiques avec ces grands prédateurs car l’élevage est une activité indispensable au développement économique des zones de montagne et des territoires ruraux. »

  • Lire le premier épisode : Le Parc National du Mercantour

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