La souffrance.
Tapie dans le sommeil,
elle est prête à bondir
au creux de l’estomac
aussitôt le réveil.
Et le barrage cède
pour laisser libre cours au flot libérateur.
En robot se lever, aller dans la grisaille
accomplir sans entrain les gestes du matin.
Revêtir le visage de couleurs trompe-l’œil
Et sortir dans la vie…où les gens semblent…heureux ?
A chaque pas qu’on fait, repousser les images
qui viennent et qui reviennent
et vous blessent encore.
Essuyer furtivement l’indomptable ruisseau
qui perle sur la joue.
Marcher, encore marcher
pour ne pas vaciller dans le temps qui s’étire
et chercher à tout prix à stopper la douleur,
à extirper la pierre qui pèse au fond du cœur.
Alors courir vers Dieu !
Déposer la souffrance
dans l’ombre d’une église
et l’offrir au Sauveur
pour qu’il délivre l’autre
du poids de son fardeau.
Cesser de donner prise aux pièges du Malin
qui désunit les âmes pour régner sur le monde.
Puis continuer à vivre en redoutant demain.
Isabelle Jasmin
In Fleurs et Pierres, Editions Thierry Sajat, 2012.