Extrait note d’intention / Xavier Blondeau / Série projetée / Présence Obscure
La série Présence Obscure veut mettre en lumière la relation que l’individu tisse avec son urbanité. C’est en créant son propre environnement que l’homme a cherché à se libérer de son animalité. Il a façonné son univers en transcendant le milieu naturel, créant son habitat, ses chemins, ses lieux d’échanges, sa propre nature. Puis la ville est née, cette ville protectrice comme un rempart à l’obscur inconnu. Cet environnement artificiel, créé à son image, représente ce à quoi l’homme aspire : avoir la maitrise de son destin face à cet univers qui lui apparait si chaotique et si désordonné. Ses chemins semblent le guider vers un futur certain, l’apaisement devient possible lorsqu’une douce lumière illumine son intérieur. Mais lorsque l’obscurité de la nuit apparaît, l’individu, seul, se perd dans cet univers où tout semblait déjà pensé. Un sentiment d’étrangeté s’immisce progressivement dans son esprit. Il se dégage comme une distanciation entre lui et la cité. Cette ville si apaisante laisse alors planer des doutes et des craintes. Il est des lieux ou des situations, à l’obscurité de la nuit et aux heures pâles du petit matin, dans lesquels, malgré l’absence d’existence, une présence humaine semble subsister au-delà des objets. Cette présence « obscure », comme la rémanence d’une vie récente, donne aux choses une autre dimension. Comme si ces dernières avaient capturé l’empreinte humaine pour continuer à exister. L’un ne va plus sans l’autre. L’un est devenu l’autre. Présence Obscure est un travail photographique sur le ressenti de cette présence évanescente.
Attiré dès l’enfance par le monde scientifique et la photographie, mon environnement familial m’a conduit cependant à suivre des études de biologie. Mais, dès l’âge de 16 ans, c’est en autodidacte que j’ai pratiqué la photographie afin de pouvoir exprimer mes sentiments. Libéré de mes études en obtenant ma thèse de biochimie à l’institut Pasteur, je suis parti découvrir de grandes étendues désertiques – une année à la base Dumont d’Urville en Antarctique (1991), suivie d’un voyage en Nouvelle Zélande (1992). Face à l’immensité de ces paysages où l’homme n’a que peu d’importance, j’ai commencé à m’interroger sur la place de l’individu dans son environnement, en particulier sur ce qui définit l’Homme. J’ai depuis enchainé plusieurs séjours en Australie de 1992 à 2007. L’homme peut-il se construire par son milieu ou est-il avant tout, par essence, défini par son intériorité ? La question s’est posée directement… J’ai alors décidé d’y répondre intimement à travers des séries de photographies. La série ‘‘Présence Obscure’’ que je présente aujourd’hui, s’intéresse aux milieux urbains nocturnes. Les images issues de cette série, sans présence humaine, ramènent inexorablement à l’Homme. Comme si l’univers artificiel construit par lui, qui semble s’en éloigner, laisse pourtant son empreinte indéfectible.
Parcours Artistique : Expositions personnelles 2011 PARIS – Atelier autour du feu 2009 GISORS (27) – Hôtel de Ville Expositions collectives 2012 LA ROCHE-GUYON (95) – Les Duos #3 HERBLAY (95) – La seine de l’Art LE TOUCQUET (62) – Trophée Alain Godon MONTAGNY (60) – Les jardins de Montagny PARIS – Evènement culturel CONTRAST LOURMARIN (84) – Carrefour de la photographie GRANVILLE (50) – 2ème Cabine photographique VAUREAL (95) – 13ème salon d’art contemporain 2011 CHAUMONT EN VEXIN (60) – Salon de la photo de Chaumont 2010 GISORS (27) – Boutiqu’Art PARIS – Portes Ouvertes Ateliers de Belleville