Le concept de télémédecine est évocateur pour la majorité des individus. Mais si un grand nombre s'y montre favorable dans l'absolu, beaucoup n'en voient pas encore tous les ressorts.
La majorité des Français (75%) se déclare sensible au concept de télémédecine, rapporte une étude menée par Médiaprism pour la Fondation de l'Avenir, en partenariat avec la Banque fédérale mutualiste. Une bonne nouvelle ? Peut-être pas tant que ça. Car si les trois quarts des personnes interrogées ont déclaré cela, elles ne sont que 23 % à estimer voir parfaitement de quoi il s'agit. Les 52 % avouant surtout connaître le mot. Un mot qui comprend plusieurs technologies et solutions, comme la téléconsultation, la télésurveillance, la télé-expertise et la téléassistance, rappelle le sondage. Et quand on entre dans le détail, le constat est le même. Ainsi, les trois quarts des personnes connaissent au moins de nom la téléconsultation, et 80% la télésurveillance. Mais seulement un quart expliquent savoir véritablement de quoi il s'agit. En fait, selon le rapport, le principal problème pointé du doigt serait le manque d'information. Les deux tiers des participants à l'étude partagent en tout cas ce point de vue. Et six sur dix ayant dit savoir ce qu'est la télémédecine jugent ne pas disposer non plus de suffisamment d'informations.
Un statut positif
Toutefois la télémédecine jouit d’un statut positif lorsqu’on l’évoque. Les trois quarts pensent ainsi qu'il s'agit globalement d'une bonne chose. Cela, principalement du côté des habitants des petites villes (plus de 80 %), des seniors (78 %) ou encore des CSP+ (81%). Et en général, sans grande surprise, les personnes pensent que cela reste un bon moyen de maintenir les personnes âgées à domicile (87%), de pallier la désertification médicale (77 %) et de compenser la baisse de professionnels (63 %). Par contre, si l'on regarde par type de service, on constate une certaine frilosité. Par exemple, si 56 % des patients se montrent partants pour profiter d'une téléconsultation, seulement 38 % souhaiteraient que leurs parents dépendants en bénéficient, et 34 % leurs enfants. Ils ont surtout peur que la qualité de la consultation soit mauvaise, ce qui renforce leur peur du mauvais diagnostic. Pourtant les personnes sont assez optimistes (66%) sur l’avenir de cet usage.
Des applications en soutien
La télé consultation est davantage perçue comme pouvant devenir un moyen d'aide et de soutien alors que la télésurveillance pourrait quant à elle devenir une pratique courante (56% des français y sont favorables, surtout pour eux, moins pour leurs enfants). En plus de la peur de la mauvaise qualité de la connexion, les gens craignent en général une déshumanisation (68 %), et 86 % préfèrent malgré tout un contact direct avec le médecin. Fait intéressant : le frein technologique est plus que minoritaire. Seulement 6 % se disent pas assez à l'aise avec l'informatique, et 3% pas équipés. Ce qui conforte le fait que de tels systèmes ont tout à fait leur place dans le secteur, mais en soutien et non en remplacement. Pour information, à part les professionnels de la santé, les personnes les mieux informées sont les seniors et les Franciliens. Les moins de 35 ans et les CSP - feraient partie des catégories les moins au courant.