Magazine Culture
ebook, chez chapitre.com2,49 euros
Résumé :
L’Empreinte sanglante d’un pied nu, la suivre au long d’une rue… L'auteur s'est amusé à suivre les règles d’un petit jeu d’écriture : donner corps à une idée en devenir depuis presque un siècle et demi, posée par Nathaniel Hawthorne - l’un des pères de la littérature américaine, dans un texte au nombre de signes limité.
L'avis de Dup :
Charly, scénariste et dessinateur de BD s'est retiré dans un chalet isolé en pleine forêt montagnarde. Tout juste un petit village plus loin quasiment inoccupé, sans aucun commerce. Il se réveille le 15 octobre, il a un trou de mémoire de quinze jour. Il se souvient juste d'être venu s'installer là le 1er octobre avec un stock de nourriture et de whisky pour tenir un siège. Et bien sûr tout son matériel pour dessiner.Par terre des cadavres de bouteilles vides, des sacs poubelle s'entassent, et dans l'âtre de la cheminée les restes calcinés des dessins du tome 3 d'Ouroboros, pour lequel il est venu s'isoler. Un seul dessin y a réchappé à moitié. On y voit Teddy, son personnage flic qui lui ressemble tant, accroupi tenant une enveloppe kraft avec une inscription dessus. Une impression de déjà vu le tenaille...
Il remarque également que l'album photo de son mariage est ouvert à côté de lui et une photo bien étrange s'y est glissée. Une empreinte sanglante d'un pied nu. Encore un sentiment de déjà vu. Sur cette photo, il reconnait son écriture. Il est inscrit " La suivre au long d'une rue ".
Et il se souvient. Mais ses souvenirs s'emmêlent. Est-il Charly ou Teddy ? Est-ce Sullivan qui le manipule ? Sullivan, c'est le grand méchant tueur en série dans les tomes précédents. Et même ce décor, est-il réel ou créé par son feutre ou son crayon ?
L'embrouille créée par Franck Thilliez est magistrale, on s'enferme, on s'enterre avec Charly. Comme lui on est perdu psychologiquement. Les repaires temporaux, spatiaux volent en éclat. Cet auteur à le chic de manier les dates, les faits et ce n'est qu'à la toute fin que l'on se rend compte qu'il nous a complètement manipulé. Comme il l'a fait avec son personnage. Et que oui, comme l'Ouroboros, nous aussi on se mord la queue.
Du grand art. A lire de toute urgence, d'autant que cette nouvelle ne vous prendra qu'une bonne demie-heure de lecture. En tout cas bien moins que d'écrire cette chronique :P
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