Ils sont toujours un peu dissipés, s'assoient en priorité sur les chaises du fond, rient sous cape et bavardent, mais c'est normal, ce sont des lycéens… Le contraire serait inquiétant!
Devant un premier rang traditionnellement vide, Véronique Ruiz, Josiane Gohn, Corinne Niederhoffer et Dominique Lin ont présenté le processus du Prix aux élèves, à quelques jurés adultes et à la
presse venue chroniquer l'événement.
La meilleure façon d'obtenir un silence des plus profonds, c'est de demander aux élèves s'ils ont des questions. Non, les explications semblaient suffire.
C'est donc parti, le premier manuscrit, Miracle à Panara, a été distribué. Le comité adulte extérieur l'a reçu par courrier électronique.
Les lycéens ont les vacances de la Toussaint pour lire ce premier ouvrage. Rendez-vous va être pris en novembre pour l'analyser, le décortiquer, en sortir les points forts et les points faibles,
pour croiser aussi le regard de générations différentes sur un même sujet.
Le parrain 2013 : Michel Cassé.
Mais qui est-ce donc? Premièrement une personne chaleureuse et attentive au partage du savoir. Peu connu du grand public, M. Cassé, Astrophysicien de renommée internationale, aime se taxer de «
proxénète des étoiles », parce que « payé pour pénétrer leur secret ». Et il jongle sans cesse entre pures données cosmologiques et références philosophiques, dans un lyrisme revendiqué.
« Je marche sur deux jambes : la raison et l’imagination. L’imagination existe dans l’astrophysique, parce qu’elle a ravi à la métaphysique certains de ses
sujets de prédilection : de quoi est né l’Univers ? Peut-il être précédé par une chose encore indicible ? Pour avancer dans ma quête, je la sollicite toujours. Oui ! en tant que chercheur, je
laisse venir à moi les intuitions suggérées par l’imagination… Puis je les formalise et, surtout, les vérifie. L’Univers est le censeur : “Non, cela n’est pas vrai”, me répond-il, ou “Oui, c’est
dans la bonne voie.” Les intuitions sont multiples, mais les intuitions réalistes sont rares. Alors, quand elles se présentent, ce sont des trésors qui méritent d’être partagés. J’ai toujours
désiré rendre accessibles les avancées de la science. Il me fallait donc trouver un langage pour traduire l’Univers scientifique très mathématisé, donc ésotérique. Le seul que j’ai trouvé est de
type poétique. Mais ma quête n’est pas littéraire, elle est rationnelle. Les attributs de la poésie et du lyrisme me permettent de l’exprimer. De même, dans ma démarche, je ne rêve pas l’univers
: je calcule mon rêve d’étoiles. »
Michel Cassé participera aussi aux débats, à distance pour commencer, puis viendra au lycée faire une conférence.
Photos © Célia Garcia, correspondante du Daupiné que nous remercions