La semaine dernière, Vincent Peillon a créé la polémique en demandant un débat sur la dépénalisation du cannabis. Immédiatement, cela a provoqué des cris d'orfraie de la droite qui l'a accusé d'être un dangereux irresponsable, et il s'est fait sévèremùent recadré par le Premier Ministre qui a trouvé là une occasion opportune d'affirmer son autorité.
Outre le fait que le ministre de l'Education n'est probablement pas le mieux placé pour demander un tel débat, je ne vois pas en quoi l'organisation d'un tel débat serait aussi néfaste pour notre vie en société. Débattre ne signifie pas donner quittus, en tous cas, pas dans une société démocratique ouverte au dialogue; et parfois du débat naissent de bonnes idées. Mais comme l'indique l'article de la Tribune de Genève ci-dessous, peut-être la France, malgré ce qu'on en dit, n'est-elle pas si encline à accepter la confrontation des idées, que ce soit pour le cannabis ou d'autres sujets. Le politiquement correct s'impose....
L'exemple de la Prohibition aux USA a montré à quel point les conséquences de l'interdiction de consommer pouvaient être bien plus néfastes que le mal qu'elle souhaitait éradiquer. Les problèmes liés au traffic de la droguie méritent qu'on réfléchisse sérieusement, et sans tabous, à la meilleure façon, si ce n'est de l'éradiquer, au moins de contrôler ce fléau.
D'autre part, si je ne suis pas forcément un adepte d'une libéralisation incontrôlée du droit de consommer du cannabis, je pense qu'un tel débat pourrait mettre en évidence l'hypocrisie d'une société qui accepte par ailleurs la vente légalisée d'une drogue qui tue chaque année des dizaines de milliers de personnes, sans que personne ne s'en offusque: le tabac....