Voici une synthèse de l’étude « Empreinte eau : quels enjeux pour les entreprises et les consommateurs » publié par Ernst & Young et Alliance Carton Nature (association réunissant les fabricants de briques alimentaires en France [Elopak, SIG Combibloc, Tetra Pak]).
Pour bénéficier du rapport complet : http://alliance-carton-nature.org/documents/index.html.
Synthèse
Depuis plus de 20 ans, Alliance Carton Nature s’attache à étudier et promouvoir les performances environnementales de la brique alimentaire et à sensibiliser les consommateurs au recyclage des emballages. Si le changement climatique et «l’empreinte carbone» des produits ont été sur le devant de la scène ces dernières années, un sujet émerge peu à peu, celui de « l’empreinte eau ». Dans ce contexte, elle a demandé à Ernst & Young et Quantis de réaliser une synthèse des connaissances sur le sujet eau, afin d’identifier les tendances et les perspectives autour de ces questions. Celles-ci ont été mises en perspective avec les enjeux spécifiques de la filière brique alimentaire.
L’urgence : la rareté de l’eau
L’eau douce prélevée par l’homme est utilisée pour près de 70% dans l’agriculture, contre 20% par l’industrie. Si contrairement aux énergies fossiles, le stock en eau ne diminue globalement pas en volume, les quantités d’eau de qualité, quant à elles, s’amenuisent. En considérant les perspectives démographiques et les changements de modes de consommation, le risque de rareté lié à l’eau sera vraisemblablement amplifié dans les prochaines années. Selon le WRG (Water Resources Group), 40% des besoins mondiaux en eau douce pourraient ne pas être satisfaits d’ici à 2030, si aucune mesure n’est prise pour réduire les disparités locales et freiner la pollution des eaux.
La multiplicité d’initiatives en cours d’harmonisation
Face à ces constats, la prise de conscience globale de l’importance d’une bonne gestion des ressources en eau s’est notamment traduite depuis une dizaine d’années par une multiplication d’initiatives et d’outils, dont l’harmonisation est en cours. Ces initiatives visent principalement à cartographier et évaluer les risques relatifs à l’utilisation de l’eau, et à fournir des outils aux entreprises pour appréhender la problématique eau.
Une empreinte eau limitée pour la brique alimentaire
Concernant le secteur de la brique alimentaire, si de récentes études ont permis de mettre en évidence la performance de cet emballage sur différents indicateurs environnementaux comme le changement climatique, l’empreinte eau des emballages reste peu traitée par la littérature scientifique, en raison des difficultés méthodologiques inhérentes à cet enjeu.
Selon les premiers travaux de quantification réalisés en interne par Alliance Carton Nature, les enjeux relatifs à l’eau demeurent relativement modérés pour la brique alimentaire. « Une large proportion de l’eau utilisée dans les outils de production est restituée au milieu naturel, et la consommation résiduelle à lieu dans des zones très peu soumises à un stress hydrique (Suède, Finlande) », explique Aymeric Schultze, Directeur général d’Alliance Carton Nature.
Une démarche méthodologique sur cycle de vie et risques liés à l’eau
«Par ailleurs, l’eau est un enjeu local, et une consommation d’un litre dans notre bassin d’approvisionnement ne présente pas les mêmes enjeux qu’une consommation équivalente au Moyen Orient, par exemple. Les méthodologies d’évaluation ne sont pas encore finalisées, mais en attendant qu’un tel outil scientifique, complet et fiable, soit normalisé pour tous, nous proposons d’initier cette démarche d’identification des étapes du cycle de vie exposés aux risques liés à l’eau ».
Sur le même sujet, retrouvez le rapport « Empreinte Eau de la France » réalisé par le WWF, ici.