Interview de Rian Johnson, réalisateur de Looper

Par Evenusia @Evenusia

Jeudi 18 octobre 2012 dans les Salons de l'Hôtel Royal Monceau: Projection en avant-première du film Looper suivie d'une série de Questions/Réponses avec le réalisateur Rian Johnson

Lorsqu'il ouvre son intervention, Rian Johnson – avec son look de geek premier de la classe – désamorce immédiatement l'image du réalisateur un peu prétentieux que certains critiques lui avaient prêtée lors de la sortie de Brick, son premier long-métrage, en raison d’une mise en scène très maîtrisée et de plans très soignés (Looper, à cet égard, confirme le goût de son auteur pour la sophistication de la réalisation) : il commence par souligner que Looper est avant tout un film de genre assumé et un pur popcorn movie.

Ce qui ne l’empêche pas d’être réfléchi : interrogé sur le thème dominant du film, Rian Johnson indique qu’il s’est efforcé d’articuler Looper autour du concept de dualité – Joe jeune (Joseph-Gordon Levit) face à Joe âgé (Bruce Wilis), la violence de la ville face à la paix de la campagne, les relations « familiales » au sein de la mafia face à la relation de Sara (Emily Blunt) avec son fils (Pierce Gagnon)…

Interrogé ensuite sur ses influences – nombreuses et identifiables dans le film – le réalisateur cite d’abord les mangas Akira et Dômu de Katsuhiro Otomo mais aussi des films, tel que Blade Runner, ainsi que le réalisateur Sam Raimi, notamment pour sa façon ludique de filmer qui, comme dans Looper, peut suggérer un trait d’humour noir par un choix d’angle de vue ou un par un simple traveling.

Rian Johnson répond ensuite, avec une bonne humeur communicative, aux inévitables questions « explication de texte » que suscite toute histoire impliquant un voyage dans le temps et un paradoxe temporel. Il évoque enfin des aspects plus techniques : le choix du casting ; la facilité à convaincre Bruce Willis de tourner ce film ; les contraintes qu’impose un budget d’environ 30 millions de dollars, bien loin de celui de n’importe quel blockbuster.

Rian Johnson s’attarde d’ailleurs sur la façon dont ont été débloqués les financements, alors pourtant que Looper est une œuvre totalement originale – fait devenu rare dans la production hollywoodienne actuelle, ainsi que le souligne très justement le modérateur du débat (de chez Mad Movies) : il a suffi d’accoler le nom de Bruce Willis à « film de science-fiction » pour que les producteurs signent… sans même avoir lu le script.

Article rédigé par Block pour les Chroniques d'Evenusia

 Le trailer animé de Looper

Notre avis sur l'avant-première de Looper : ICI