Après un article sur le gentilhomme, et avant d'autres sur le page, l'écuyer et le menin, il est question ici d'un style d'élégant particulier : le prince et plus
spécifiquement de celui des contes de fées.
Les princes n'existent que s'il y a des rois. Il sont donc particulièrement présents avant la
Révolution. Le Paris du XIXe siècle en voit encore de nombreux, pas toujours d’une élégance exceptionnelle, sillonner ses boulevards.
Le prince charmant est l’un de nos plus grands élégants. Certains diront qu'il n'est qu'un personnage de
contes de fées. Cependant on peut le situer dans le temps.
C'est en contemplant les personnages du tableau de Claude Déruet (1588-1660) intitulé L'Eau et
conservé au musée des Beaux-Arts d'Orléans, que je me suis aperçu que la représentation 'd’Épinal' du prince charmant telle que véhiculée pendant le XVIIIe siècle jusqu'à aujourd'hui est celle de
l'époque de cette oeuvre (c'est à dire de Richelieu : 1585-1642 et de Louis XIII roi de 1601-1643) qui représente de nombreux gentilshommes et dames de qualité. Pourtant ce n'est qu'à la
toute fin du XVIIe siècle que sont publiés les premiers contes. C'est aussi au temps de Richelieu que les grands seigneurs du royaume commencent à perdre leur autorité face au pouvoir royal ;
affaiblissement que Louis XIV (roi de 1661 à 1715) rend définitif. C'est justement durant la dernière partie de son règne que les contes de fées sont écrits. Sans doute est-ce le souvenir d'une
époque révolue dont il subsiste encore alors un imaginaire ; malgré la main-mise sur celui-ci du christianisme qui ne fait que se répandre ; temps que Richelieu et Mazarin contribuent à évacuer
malgré les révoltes des grands (comme durant la Fronde de 1648–1653). Cet imaginaire là est celui des châteaux forts, des fées et d'un merveilleux n'ayant rien à voir avec le
christianisme.
© Article et photographies LM