Attaché ŕ la cellule cyber-criminalité du FBI, Jennifer Marsh (Diane Lane) découvre un site internet proposant d’exécuter en direct des individus. Plus le nombre d’internautes se connectant augmente, plus vite la victime succombe dans d’atroces souffrances ! Męme si ses supérieurs envisagent la thčse du canular, Jennifer, accompagnée de l’inspecteur Eric Box (Billy Burke), tente par tous les moyens d’arręter le créateur de ce site. Cependant rien y fait : notre homme est intelligent et insaisissable. Il semble choisir ses victimes par hasard mais pourtant… Rapidement, certains agents du FBI, et tout particuličrement Jennifer, sont menacés de tomber dans le jeu pervers du maniaque. Une course contre la mort est lancée !
Le réalisateur Grégory Hoblit réussit, avec ce petit thriller trčs bien ficelé, ŕ donner, au passage, une bonne clac ŕ la nébuleuse Internet et au Monde Cyber-… Foutoir ! Par moment bien nerveux, "Intraçable" ("Untraceable") fait le bon choix en plantant ses caméras dans les bureaux du FBI, bureaux traquant les délits sur le Net. La toile de fond de l’intrigue permet ŕ Hoblit et aux scénaristes du film de bien égratigner au passage les défauts majeurs d’une société accoutumée aux vices de la New Technology.
Du voyeurisme malsain aux virus informatiques, tout est habilement exploité et męlé dans un récit signé Allison Burnett, Robert Fyvolent et Mark Binker. Grégory Hoblit et son "Intraçable" donnent également une leçon de cinéma aux franchises "Saw" & Cie : on peut évoquer les pires sévisses sur grand écran sans pour autant se vautrer dans le pervers et l’ensanglanté abjecte !
Entre course ŕ la reconnaissance et vengeance personnelle, le portrait du Serial Killer de ce long-métrage est assez intéressant bien que l’on découvre assez (trop ?) rapidement son visage… Il faudra (heureusement) faire preuve de plus de patience pour connaître les réelles motivations du "détraqué" notoire.
Adjointe de Sylvester Stallone dans "Judge Dredd" (1995) & maîtresse de Ben Affleck dans "HollywoodLand", l’actrice new-yorkaise Diane Lane - toujours au cinéma dans "Jumper" - donne ici la réplique ŕ Billy Burke qui interprčte un inspecteur de police assez neutre et lisse, une bonne caricature du flic de base des écrans hollywoodien en quelques sortes. Burke avait récemment campé un représentant de la Loi, plus instable (et donc plus fouillé), dans le précédent film de Gregory Hoblit : "La Faille".
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Diane Lane - au sommet de son art - a le chic pour interpréter une femme, en apparence solide, qui est intérieurement rongée par ses sentiments refoulés & par un drame personnel ineffaçable. Mention spéciale également pour Colin Hanks, qui joue le collčgue de Lane. Ce dernier insuffle une légčre brise d’humour et de nonchalance bienvenue dans ce thriller assez pointilleux.
Relevant enfin le niveau du rayon "Massacres sur le Web", "Intraçable" s’affiche sans la moindre honte comme un bon petit polar tendu surfant sur les technologies modernes avec un certain brio & posant les bonnes questions, tout en ouvrant des débats intéressants sur l’Internet, ses avantages et ses (trčs gros) inconvénients. Explorant ainsi des thématiques lourdes de sens, visant le voyeurisme poussif et les bases męme de la moralité personnelle, "Intraçable" en devient, par la męme occasion, un thriller pourvu d’un solide relief.
Comme il l’avait déjŕ fait pour "Peur Primal" (1996) et "Fréquence interdite" (2000), Gregory Hoblit documente habilement son film, tout en posant de judicieuses interrogations. Certes classique et un chouya prévisible, "Intraçable" n’en demeure pas moins un polar brillamment ficelé.
La bande-annonce…