Des hommes sans loi (2012) de John Hillcoat

Publié le 22 octobre 2012 par Flow

Des hommes sans loi.

(réalisé par John Hillcoat)

Le mythe américain.

Le trailer m'avait fait espérer monts et merveilles de ce film. Certainement car après Justified, j'avais encore besoin de voir un western âpre et meurtrier. Du coup, je suis un peu déçu du résultat mais n'empêche que Hillcoat aligne de sacrés arguments.

1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires : Jack, le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes, d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha… Howard, le cadet, est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser… Forrest, l’aîné, fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie débarque fuyant Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du crime.

Ce qui m'a le plus gêné dans le film est indépendant de sa qualité générale car ce n'est autre que Shia LaBeouf. Sa tronche ne me revient pas et je n'aime pas sa façon de jouer (pourtant, il n'est pas mauvais). Son personnage étant par ailleurs un petit con prétentieux et irréfléchi, il en devient horripilant. Il m'a quelque peu gâché le spectacle.

Au-delà de ces considérations personnelles de toute façon hors de propos, il faut avouer que le réalisateur australien a fait du bon travail. A sa réalisation empreinte de classicisme (longs plans d'une nature encore à l'état sauvage, bande son, etc...), le mélange des genres emmène une certaine fraicheur.

Il empreinte autant au western qu'aux films de gangsters pour une hybridation salutaire. Ces deux genres, qui défendent la liberté individuelle permettent à Hillcoat de s'approprier les diverses composantes du mythe américain. Il reprend l'idée que la liberté d'entreprendre face à un État arbitraire, ou à une nature sauvage et menaçante, couplée à la naissance de la cellule familiale classique (la fin déplaira à certains) sont à l'origine de la fondation des USA.

Bien évidemment, l'Australien s'amuse avec cette idée (la légende des Bondurant, le personnage de Forrest -excellent Tom Hardy) largement entérinée par le cinéma américain qui en a fait des codes inépuisables et inattaquables.

Cela rend le film très appréciable. Hélas, j'attendais tout de même un peu plus d'action et de sang. Le résultat est un peu trop posé par rapport aux genres auxquels il clame appartenir. De même, déception que l'utilisation mineure de Gary Oldman et de son personnage charismatique. Il méritait mieux!

Des hommes sans loi n'est pas le classique qu'on attendait mais il reste un film hautement recommandable.

Note: