Josephine Baker, le jazz et Katrina
Je n’avais jamais vu un spectacle de Savary. Je ne m’attendais pas à être aussi heureuse de voir «looking for / à la recherche de Josephine».
La première partie se concentre sur l’histoire de la musique noire aux Etats-Unis. On part de la Nouvelle Orléans avec des images de Katrina en arrière plan. Ça remet les choses à leur place.
Un vieux monsieur «la mémoire du spectacle» raconte l’esclavage, Haïti et les français, Cuba, l’arrivée aux Etats-Unis et le sud, le racisme et le KKK. L’héritage musical de cette mixité, jusqu’à la naissance du Jazz et du Blues (avec un oubli effroyable : la Jamaïque et le reggae, évoquer la salsa avant le reggae, j’ai cru mourir).
Sur cette toile de fond se greffe l’histoire d’un producteur qui recherche une jeune femme pour rejouer «la revue nègre» de Joséphine Baker.
Il la trouve évidemment à la Nouvelle Orléans, le berceau du jazz, et l’emmène avec lui à Paris. Là débute la seconde partie. On est au cabaret, avec toute la folie et la décadence que ça sous entend. Les ambiances de cabaret des années 30, la sensualité et l’humour qui se dégage du show rejoué de Joséphine Baker tout ça est d’une modernité absolue.
Qui était Josephine Baker?
On est parfois émus, parfois en colère, on s’amuse, on a envie de danser, de chanter, de sauter sur scène rejoindre le club de jazz, on a des frissons quand on entend la soul et le blues…
ET puis il y a le fantôme de Josephine Baker, dont on connaît l’humour et la voix, le talent artistique… Dont on connaît moins l’action dans la résistance et l’appartenance à la franc-maçonnerie. Dommage que le spectacle mette l’accent sur la scène et moins sur la femme d’exception qu’elle était.
Une histoire servie avec talent par une troupe franco-americaine incluant danseurs de claquette, rappeurs, jazzband, chanteurs…
…Et Nicole Rochelle, la Joséphine Baker de Savary. Une voix exceptionnelle, une présence qui l’est autant, Nicole Rochelle est aussi une vraie femme. Pas une femme en sucre, pas une sylphide, une vraie femme avec des fesses, des cuisses et des genoux, un côté mutin et très sensuelle. Voilà à voir ne serait-ce que pour découvrir une artiste à suivre de près.
Looking for / à la recherche de Josephine se jou au Casino de Prias à partir du 13 mai.