Cette recherche en neurosciences menée au Beckman Institute confirme, au plan neurologique, l'effet d'une poignée de main sur l'interaction sociale à venir. Ce sont toutes les zones du cerveau du réseau de la cognition sociale qui s'activent alors d'une manière spécifique, pour accroître l'impact positif de l'approche et diminuer l'impact négatif du comportement d'évitement. Ces résultats apportent, pour la première fois, un fondement scientifique à un geste incontestablement important dans les relations sociales ou d'affaires.
La poignée de main amicale est un standard dans le monde des affaires, elle permet de faire une bonne première impression. Ce geste qui à l'Antiquité démontrait que l'on n'était pas armé, exprime aujourd'hui l'absence d'hostilité. L'étude menée par Florin et Sanda Dolcos du département Psychologie du Beckman Institute (Université de l'illinois), en identifiant par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) et étude de conductance de la peau, les réponses comportementales de 18 volontaires hommes et femmes qui ont visionné des vidéos en évaluant des interactions sociales non verbales dans un contexte d'affaires, montre l'implication des zones du cerveau du réseau de la cognition sociale.
La poignée de main est associée à une activation de la région de l'amygdale et dusillon temporal supérieur (situé dans le lobe temporal du cortex), liée à l'évaluation positive de l'approche ouverte par une poignée de main, plus importante qu'en cas de comportement d'évitement. Idem pour le noyau accumbens, une zone du circuit de la récompense, qui montre une plus grande activité. Ces constatations suggèrent un lien avec l'effet positif de la poignée de main sur l'interaction sociale.
« Non seulement la poignée de main augmente l'effet positif vers une interaction favorable, mais elle diminue aussi l'impact d'une impression négative. « Beaucoup de nos interactions sociales peuvent se poursuivre de manière négative, pour une raison ou une autre, et une simple poignée de main qui les précède peut apporter un coup de pouce et atténuer l'impact négatif de malentendus toujours possibles », commentent les auteurs.
Les régions du cerveau impliquées dans le réseau de cognition sociale, déjà identifiées en cas de troubles de la communication, comme l'autisme par exemple, sont couramment engagées quand les gens évaluent les intentions des autres. Cette étude donne cette fois un aperçu de la contribution de ces régions dans l'évaluation et l'évitement des interactions sociales et justifie de manière neuroscientifique les effets d'une poignée de main.
Source: Journal of Cognitive Neuroscience Online September 27, 2012 doi:10.1162/jocn_a_00295 The Power of a Handshake: Neural Correlates of Evaluative Judgments in Observed Social Interactions
Accéder à d'autres actualités en Psycho