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Pourquoi l'école ne marche plus en France ? L'exemple finlandais...
Publié le 17 juillet 2012 par Best Planet @yourbestplanetDepuis plus de dix ans, le système éducatif finlandais figure de modèle en Europe et plus largement dans les pays occidentaux. Ce petit pays a obtenu des résultats faramineux aux évaluations internationales PISA menées par l’OCDE : 2ème mondial en Sciences, 3èmeen lecture et 6ème en mathématiques, loin devant tous les pays occidentaux. Pour comprendre ce phénomène, Best Planet vous donne les clefs de la réussite de l’éducation à la finlandaise.
Chaque élève est important
Le secret de l’étonnante réussite du système éducatif finlandais réside peut-être dans le choix de replacer l’élève, et non les savoirs, au cœur du système scolaire. Chaque élève est important et c’est à l’école de s’adapter à cette singularité et non l’inverse. L’idée qu’un élève épanoui, heureux, libre de se développer à son rythme acquerra plus aisément les savoirs fondamentaux n’a rien d’une utopie de pédagogue illuminé en Finlande. C’est tout simplement ce qui oriente l’action de tous : Etat, municipalités, chefs d’établissements, professeurs…La Finlande a juste à cœur de responsabiliser les élèves tout en mettant à leur disposition les moyens qui s’imposent.
Une structure d’apprentissage « comme à la maison »
L’objectif est que les élèves se sentent « comme à la maison ». Pour cela, la taille des établissements reste relativement modeste (de 300 à 400 élèves pour un collège, de 400 à 500 élèves pour un lycée), les espaces de travail assez vastes, les couleurs agréables, avec de confortables salles de repos. La familiarité, qui n’exclut pas le respect mutuel, est encouragée entre élèves et professeurs afin de créer une véritable relation de confiance et de partenariat.
Des rythmes d’apprentissage adaptés
Il est également important de permettre aux enfants d’apprendre à leur rythme. Les enfants ont jusqu’à 8 ou 9 ans pour apprendre à lire tandis que les premières années sont consacrées à l’éveil des aptitudes, de la curiosité et de l’habileté. Le redoublement est en principe proscrit par la loi, il peut à titre exceptionnel être proposé mais en accord avec la famille et… l’élève.Les journées de travail sont organisées de manière à respecter le rythme biologique des enfants : jusqu’à 16 ans, les séances de cours sont limitées à 45 minutes et entrecoupées de plages de repos de 15 minutes.
Plus d’encadrants pour le même budget
Les classes des établissements finlandais sont moins chargées (20 élèves en moyenne, et encore moins au lycée) et dotées de plus d’encadrants dont des assistants d’éducation en primaire afin de suppléer les enseignants. Pourtant, la dépense globale d’éducation de la Finlande est à peu près comparable à celle de la France (autour de 7% du PIB).
Une liberté de choix progressive
Peu ou pas de cours magistraux en Finlande. Le professeur est là comme une ressource parmi d’autres et il est attendu de lui qu’il favorise et guide l’apprentissage des élèves plutôt qu’il n’impose autorité et savoir.Tout au long de l’école « fondamentale » (entre 7et 13 ans), le programme est le même pour tous. Puis, entre 13 et 16 ans, les élèves obtiennent progressivement plus de responsabilités dans la construction de leur cursus en choisissant entre 2 et 6 matières optionnelles. Au lycée, ils peuvent composer entièrement leur programme en s’inscrivant à des cours de leur choix. La classe traditionnelle n’existe plus.
Une autre conception de l’évaluation
Jusqu’à 9 ans les élèves ne sont pas notés. Entre 9 et 13 ans, ils sont évalués de façon non chiffrés ; l’apprentissage des notions fondamentales peut donc se faire sans stress ni stigmatisation. Chacun peut apprendre à son rythme sans se sentir « nul ». Les notes chiffrées n’apparaissent qu’à 13 ans avec une échelle de 4 à 10. Le zéro potentiellement humiliant est banni. La notation perd ainsi son caractère compétitif et angoissant.
Des professeur d’abord motivés par la pédagogie
Les professeurs ne sont pas non plus étrangers à la réussite du système. La plupart d’entre eux choisissent leur profession par intérêt pour la pédagogie plus que pour la matière enseignée. Ils jouissent par ailleurs d’un certain prestige dans une société très attachée à son système éducatif. Chaque professeur doit obtenir un master en sciences de l’éducation ou un master spécifique à une discipline, étudier une ou deux années la pédagogie, puis disposer de trois années d’expérience de terrain en tant qu’assistant dans une classe. Alors seulement il peut postuler dans un établissement où les responsables sont libres de choisir leur équipe pédagogique.Les enseignants disposent en outre d’une liberté pédagogique presque totale, ce qui contribue grandement à leur motivation.
Pour conclure, le système éducatif finlandais semble viser l’accès pour chaque élève au statut de personne humaine pleinement responsable, et capable de prendre part en toute conscience à la société sans jamais cesser d’être soi-même, bien à l’opposé de l’école française…