Voilà un dimanche matin calme. L’automne s’est installé, mais avec une grande douceur. Les arbres du jardin bruissent des pépiements des oiseaux qui se réveillent. Comme quelques points de lumière seulement sont allumés, les meubles du rez-de-chaussée sont de jolies ombres élégantes.
Des lieux où résonnent si souvent les jeux des petits-enfants, avec leurs rites comme celui d’aller choisir dans une des caves (celle des jeux) ceux dont ils ont envie sur le moment ! Je leur donne ces libertés que ma génération n’a pas connu de la même façon.
Je ne me sens jamais très longtemps « soporeux », à vrai dire quasi jamais. « Soporeux » est un mot inventé par Anthelme Brillat-Savarin, le gastronome écrivain, et qui désigne l’état dans lequel on se trouve au lever du jour « avant » le premier café ! Néanmoins ce premier café (aujourd’hui en capsule – avant : moulu dans un moulin tenu entre les genoux) déploie en moi toutes les pensées qui fleurissent après le sommeil !
Mon état est toujours celui de l’optimisme. Même une nouvelle moins bonne, qui a l’air d’un échec, je l’accueille en tentant d’en voir le bon côté, comment s’en sortir, comment tourner la page pour accueillir quelque chose de mieux. J’ouvre mon iPad, j’écris une phrase qui peut dire à ceux qui la liront : soyez heureux ! (Ce matin, une fois de plus, je ressens que chaque jour est neuf et recèle tous les possibles) Ensuite, je regarde les « gazouillis » des twitters et j’y réponds ; je regarde ma page FaceBook et de même je réponds aux réflexions partagées. C’est toujours important : que ce soit « Faut-il une majuscule à « belge » comme à Belgique », comme ce matin, ou le mot de quelqu’un qui justement se sent malheureux et a besoin de le dire… Je me reconnecte ainsi de même façon sur ce blog, sur mon site, où là aussi, je note une phrase pour montrer que je suis bien « actif » ! Enfin, seulement alors, je parcours les journaux et revues, auxquels je suis abonné en numérique (j’agrandis les photos, je transmets les notes, etc.) : finalement, c’est dans ce domaine que je vais le plus vite… J’ai compris depuis longtemps la grande relativité de la plupart des « informations », la vanité des choses, etc.
Je sais que c’est en nous que cela se passe, que le plus important a lieu dans notre âme. Être bien, se comprendre, permet seul d’être ouvert aux autres et disponible. Il faut le faire en deux mouvements : d’abord s’évaluer, faire le point, s’accepter; ensuite être à l’écoute des petits choses (et des grandes) de la vie. Elles sont multiples : l’achat de pantoufles dans une boutique avec une petite fille de deux ans (une merveille de sourires, de choix, de dialogues avec la vendeuse, les clients…); la lecture d’un manuscrit dont l’auteure me sollicite une préface éventuelle et qui me fait vibrer de bonheur : une découverte, une façon de décrire ses états d’âme incroyable, une vérité dans l’écriture assez rare. J’ai dès lors le plaisir de l’écrire à l’écrivaine inquiète, de lui envoyer ce texte qui l’aidera peut-être à se faire connaître ; ce peut être simplement, lors d’un trajet en voiture écouter (sur les conseils d’un texte de Sollers) Glenn Gould jouer du Schubert ; lors d’une soirée au restaurant (au Dolce amaro, chaussée de Charleroi à Bruxelles) (Doux amer, comme la vie) savourer le talent d’un chef cuisinier incroyable et la gentillesse de l’accueil, le plaisir d’être heureux de partager ce repas ; lors d’une interview trouver la journaliste blonde passionnante ; lors de la lecture des derniers albums du Chat, trouver le talent de Philippe Geluck de plus en plus affermi et « déployé », mais comment fait-il ! C’est aussi, comme ami proche, le lui dire en toute simplicité… Bref, ce peut être tant de choses qui remplissent nos journées ! J’arrête là, je sais que vous pensez déjà à tout ce qui vous arrive à vous aussi et vous souriez !