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Google vs les éditeurs de presse : ces dirigeants qui ne comprennent rien

Publié le 20 octobre 2012 par Nada @nada

Depuis 2010, l’Etat souhaite instaurer un nouvel impôt (la taxe Google), directement destinée au géant du web. Cette mesure adoptée par le Parlement sous le gouvernement Sarkozy avait finalement été abandonnée quelques mois plus tard mais voici qu’elle revient sur le devant de la scène. A l’origine de cette idée non pas les politiques mais… les éditeurs de presse. Explications.

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Quel est le problème

La presse est en crise (un mot qui sert décidément à panser tous les maux). La faute à internet bien sûr, les gens ayant pris l’habitude de s’informer directement via les moteurs de recherche ou tout simplement par le portail Google actualités. Ils nous volent notre travail ! comme dirait l’autre. Pour les éditeurs de presse, Google se sert de leur contenu pour attirer les internautes et générer des revenus publicitaires alors même que l’industrie de l’information est au plus mal. Afin de compenser ce manque à gagner, ils ont donc demandé au gouvernement d’obliger le géant américain à leur reverser une partie de ses bénéfices via une nouvelle taxe. A priori c’est légitime, surtout quand on sait que la société pratique l’évasion fiscale légale (elle déclare ses revenus européens en Irlande, là où les taux d’imposition sont bas puis fait transiter l’argent via des paradis fiscaux).

Que proposent-ils ?

Avec un tel contournement, difficile alors de leur imposer une taxe française. C’est pourquoi l’IPG (Association de la presse d’information politique et générale) souhaite attaquer Google directement au porte-monnaie, selon le modèle allemand (pas encore voté) de la Lex Google. Avec cette méthode de versement de droits voisins « chaque éditeur de presse recevrait une rémunération calculée en fonction du nombre de clics provenant d’un moteur de recherche.« 
Réaction du principal intéressé : « Exiger de Google une rémunération au motif que son moteur de recherche dirige des lecteurs vers les sites de presse n’a pas plus de sens que d’exiger d’un taxi qui conduit un client à un restaurant de rémunérer le restaurateur. » Il menace alors d’exclure les sites français de son portail. Selon Google « l’ambition de ce texte est d’interdire le référencement non rémunéré. Une telle loi aboutirait à limiter l’accès à l’information, à réduire le nombre de sites français référencés sur internet, mais aussi à freiner l’innovation. »
1 partout.

Pourquoi ont-ils tort ?

Parce que gouvernement et éditeurs de presse ne comprennent rien au monde d’aujourd’hui. Le chantage est à prendre au sérieux : l’année dernière la firme américaine avait mis ses menaces à exécution en supprimant les quotidiens belges de ses résultats de recherche. Pensez-vous que Google s’en trouve pénalisé ? Que nenni. En revanche trois jours plus tard un arrangement avec la Belgique était trouvé.

Effectivement, se mettre Google à dos est plutôt une mauvaise idée quand on sait qu’il s’agit du moteur de recherche à l’algorithme le plus performant au monde. Tous les spécialistes le savent, le trafic des sites d’information en ligne (et donc les revenus publicitaires qu’il génère) seraient bien moindres sans l’indexation de la multi-nationale. Ce n’est pas pour rien qu’il existe des agences et des travailleurs indépendants spécialisés dans le référencement des sites/articles.

La ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti, favorable à la taxe, a déclaré au sujet de l’intimidation de Google : « ce n’est pas avec des menaces qu’on traite avec un gouvernement. » A l’inverse Fleur Pellerin, ministre de l’Economie numérique, se dit ouverte à la discussion. Elle recevait d’ailleurs vendredi les représentants de la société dans son cabinet afin de calmer les esprits et trouver une solution.

La photo numérique a supplanté l’argentique. Les CD/DVD se vendent moins qu’avant bref, le monde change et les mentalités avec. Deux solutions : évoluer ensemble et trouver de nouvelles sources de revenus ou se battre contre une évolution qui de toute façon ne fera pas marche arrière !

Sources :
Francetvinfo
Le parisien
le plus nouvel obs

Alexandra… 


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