Critiques Séries : Ainsi Soient-Ils. Saison 1. Episodes 3 et 4.

Publié le 20 octobre 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

Ainsi Soient-Ils // Saison 1. Episodes 3 et 4. Trois / Quatre.


Alors que je vous parlais en des termes plutôt élogieux des deux premiers épisodes de Ainsi Soient-Ils la semaine dernière, je reviens vers vous cette semaine pour vous parler de deux nouveaux épisodes. Toujours très intéressante, cette série nous propose également de réfléchir. Il y a un débat qui se construit dans ces deux épisodes entre la place de la croyance dans la société et notamment à l'université ou encore de l'IVG dans une famille. Du coup, je pense que même si l'on ne veut pas trop froisser qui que ce soit avec le propos de la série, ses personnages prennent un jour position pour ou contre quelque chose. En soit, ce n'est pas une mauvaise idée étant donné que cela donne des dialogues rythmés et intéressants. Et puis Ainsi Soient-Ils a un assez gros avantage : elle reste constante. Chaque épisode ne laisse pas de place à un trou dans le scénario ce qui est une assez bonne nouvelle. Durant la semaine de transition entre la diffusion des deux premiers épisodes et de ces deux ci, j'ai lu quelques avis assez divergents au sujet de la série.
D'un côté j'ai lu ceux des gens qui avaient adoré la série, et puis d'un autre côté j'ai lu les avis plus réticents. Notamment parce que la religion est un sujet étrange et toujours sujet à discorde. Je vous confiait la semaine dernière que je ne suis pas un grand fan de l'histoire des religions (même si traité dans une série comme Borgia par exemple, je dois avouer que j'apprécie bien). En tout cas, Ainsi Soient-Ils a su trouver les mots pour me parler d'un sujet qui peut me fâcher très rapidement. Durant ces deux épisodes nous allons encore une fois survoler une bonne brochette d'histoires car Ainsi Soient-Ils ne perd pas de temps et se permet d'avancer sans demander pardon. Durant le troisième épisode l'enquête des envoyés du Vatican au séminaire des Capucins va évidemment provoquer quelques tensions et des interrogations. Forcément cela permet aussi d'opposer deux camps au sein même de la religion. C'est assez bien traité et les personnages trouvent tous une place de choix dans le débat qui les oppose.
Mais dans cet épisode c'est avant tout les aventures à l'université qui m'ont le plus intéressé. En effet, les séminaristes suivent des cours de philosophie et ce n'est pas du goût de certains de leurs camarades. Evidemment il a un débat qui va se créer avec la légitimité ou non de leur place dans ce cours. J'ai notamment adoré le moment où Jose prend la parole pour dire que finalement si ils sont là c'est aussi pour voir les "vrais gens", le "monde" pour reprendre ses mots. Pas qu'il renie la religion mais uniquement parce ce sont le monde ces gens. Ils veulent apprendre d'eux et s'enrichir. Ce qui est compréhensible. J'ai beaucoup aimé, surtout que l'écriture est suffisamment moderne pour que l'on ne se sente pas ennuyé. Yann va d'ailleurs sympathiser avec une jeune étudiante, chanteuse, écrivant des textes que le dogme de Yann ne peut accepter. Mais c'était amusant de confronter une fois de plus les avis. Ainsi Soient-Ils fait constamment de la confrontation d'éléments afin qu'elle ne prenne pas parti. C'est efficace.
Pendant ce temps, Emmanuel n'est pas très heureux à l'idée que ses parents débarquent. On peut le comprendre un peu mieux quand on découvre que ceux ci ne partagent pas vraiment la conversion de leur fils à la religion. C'est un fait logique que la famille se demande pourquoi leur fils a voulu devenir séminariste. L'écriture est encore une fois là, et soutient très bien la prestation d'un David Baiot pas toujours très juste malheureusement. Ceci est complété par l'histoire de Raphael qui tente de venir en aide à son frère. Raphael n'est pas le personnage que je préfère dans cette série. Peut être parce qu'il n'est jamais à la hauteur des autres ou bien que ses intrigues ne sont pas à la hauteur. Il y a toujours quelque part dans une série quelque chose qui n'est pas forcément réussi et dans ce cas ci, c'est Raphael. Surtout qu'à côté Guillaume est lui aussi intéressant. Notamment quand il doit faire un choix : accepter que sa soeur avorte ou non.
Ainsi Soient-Ils pose donc des questions sur la foi et les croyances de ses personnages sans pour autant que l'on nous impose quoi que ce soit comme précepte religieux. C'est bien fait parce que souvent dans ce genre de série l'on peut tomber sur quelque chose de très médiocre. Je salue donc l'idée. Dans le quatrième épisode évidemment les séminaristes vont partager les fêtes de Noël (c'est assez amusant de voir un épisode de Noël à cette période de l'année mais pourquoi pas) à Saint Palay. Un épisode qui permet de mettre en avant les relations entre les divers personnages alors que l'épisode précédent avait plutôt tendance à les séparer chacun dans leurs petites vies et intrigues. Une bonne idée qui ressert les liens. Mon moment préféré dans cet épisode ce n'est pas celui où la soeur de Guillaume lui annonce qu'elle est enceinte (bien que cela aurait pu l'être) mais plutôt le père Bosco qui tente de plaider la cause du père Fromenger.
Ce dernier a été pas mal affaibli par tout ce qui se trame dans son dos. Le père Fromenger reste un personnage imposant, notamment parce que Jean Luc Bideau impose son ton et son rythme à la série. Mais sans lui les Capucins ne seraient à mon sens pas aussi intéressants. Du coup cette visite à Rome de la part du père Bosco était à mon sens le meilleur moment de cet épisode parce qu'il nous permet de plonger un peu plus dans cet univers sombre qu'est la religion. En effet, on ne parle que très peu des coulisses de la religion. Même si Ainsi Soient-Ils n'a pas de valeur documentaire et qu'elle n'est que pure fiction, on peut malgré tout saluer l'idée qui est réellement de nous montrer comment tout cela fonctionne. Finalement, ces deux épisodes confirment qu'Ainsi Soient-Ils est une bonne série, solide et croyant à ce qu'elle nous raconte. Imposant un vrai débat pour chaque personnage et chaque intrigue on sent qu'il n'y a jamais de prise de partie (ce qui est un avantage certain).
Note : 7/10. En bref, deux solides démonstrations encore une fois de la qualité de Ainsi Soient-Ils.