On voit trop souvent les gens associer le terme d’altermondialisme à quelques irréductibles membres d’Attac ou autres paysans prêt à ruiner les champs d’OGM pour faire parler d’eux. Mais l’altermondialisme comprend beaucoup plus que cela.
Tout d’abord le mot altermondialisme est composé de deux mots : « alter » et « mondialisme », que l’on pourrait traduire par une autre mondialisation. C’est en tout cas le principe fondateur de ce mouvement (« Un autre monde est possible ») qui apparaitra en Occident dans les années 90′s. A l’origine, ce sont les pays du Sud qui ont créé ce mouvement dans leur lutte contre la dette des pays du Tiers monde. Par la suite, il s’est étendu aux pays occidentaux par le biais de Forum sociaux mondiaux, réunissant les altermondialistes de différents pays pour échanger sur divers sujets, chers au mouvement. Quels sont ces sujets me direz-vous! Eh bien, ils couvrent un large périmètre allant de la protection de l’environnement aux droits humains fondamentaux en passant par la justice économique, la démocratie ou encore l’autonomie des peuples. Le mouvement est donc clairement orienté vers le développement durable même s’il prétend plus être un vecteur de lutte sociale.
Vous pourriez également vous demander qui sont ces altermondialistes. Le mouvement regroupe aujourd’hui, des personnes d’horizons très différents avec en chef de file les communistes/marxistes, les écologistes et les anti-libéraux, qui ont tous pour ennemi commun la néolibéralisation ou le néocapitalisme de marché. On trouve de manière plus anecdotique des anarchistes, des objecteurs de croissance ou encore des souverainistes. Tous sont mu par une volonté commune de développer une autre forme de mondialisation qui serait plus juste, équitable et respectueuse de l’environnement et des êtres humains.
Les altermondialistes sont donc contre la spéculation, la libéralisation des flux financiers, le libre-échange, l’intervention du FMI, les firmes multinationales et le pouvoir des marchés sur les politique gouvernementales des états. Tous ces éléments seraient nuisibles au bon développement des sociétés. Ils sont également contre la propriété intellectuelle relative aux besoin vitaux (alimentation, médicaments) et souhaitent faire émerger plus de démocratie et de transparence, notamment dans les pays du Sud.
C’est bien beau d’être contre mais qu’en est-il de leurs propositions?
Le mouvement altermondialiste prône notamment un développement durable et une décroissance soutenable pour revenir à un niveau de consommation des ressources naturelles raisonnable. Il propose également des réformes du système économique avant en chef de file la fameuse « Taxe Tobin » visant à taxer les transactions financières (Attac = Association pour la taxation des transaction et pour l’association citoyenne). Trop difficile à mettre en oeuvre, elle reste pour le moment à l’état de projet dans de nombreux pays. Le mouvement altermondialiste propose enfin l’annulation des dettes des pays du Sud, le démantèlement des paradis fiscaux ou encore l’interdiction du brevetage du vivant.
Cependant le mouvement altermondialiste fait l’objet de beaucoup de critiques.Au delà des prises de positions de ses détracteurs, le mouvement altermondialiste souffre tout de même d’une limite : un manque d’organisation certain. En effet, c’est un mouvement qui réunit des personnes très différentes autour de sujets très différents eux aussi. Ainsi il lui est très difficile d’en faire ressortir un programme clair et de donner du poids aux différentes associations étant donné leur hétérogénéité. Ce mouvement souffre également de la réputation de ses membres, connus pour des actions coup de poing et des raisonnement parfois un peu extrémistes.
Pour ma part, je pense sincèrement qu’une autre mondialisation est possible. Cependant il faut prendre chaque problématique dans son ensemble, en tenant compte de toutes les parties prenantes et en laissant le temps au temps de faire les choses. Il ne faut pas aller trop vite dans une société ou beaucoup, des hautes sphères jusqu’au bas de la pyramide, sont réfractaires au changement. Si la société a pu devenir ce qu’elle est aujourd’hui, c’est parce que tous les consommateurs que nous sommes ont laissé la place à toutes ces dérives. Si demain, tout les Français changeaient de banque pour se tourner vers la finance solidaire, changeait de fournisseur d’électricité pour se tourner vers les énergies renouvelables ou décidaient d’acheter moins et de consommer mieux et de manière plus responsable, un développement éthique et durable de notre société serait possible. Encore faut il s’en donner les moyens.
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