Manifestation du 18 Novembre : faut-il avoir peur de Civitas ?

Publié le 20 octobre 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

L’institut Civitas, qui regroupe des chrétiens engagés en politique, s’apprête à lancer une grande campagne d’actions contre le mariage gay, distribuant plus d’un million de tracts et d’affiches dans toutes les grandes villes de France et organisant une manifestation nationale à Paris le 18 Novembre qui a provoqué quelques quiproquos… Frigide Barjot, Alliance Vita et d’autres organisations – surtout pas confessionnelles ! – engagées dans la lutte pour la famille ayant tout simplement refusé d’y participer pour divergences éthiques… Ou ostracisme ?

L’Institut Civitas s’était distingué sur la scène médiatique en octobre 2011 lors des représentations de la pièce de théâtre de Castellucci «Sur le concept du visage du Fils de Dieu», lorsqu’ils avaient manifesté contre une christianophobie sur-financée par les pouvoirs publics, allant même jusqu’à commettre des terribles attentats… avec des oeufs.

D’aucuns, même dans les milieux catholiques, ont fustigé et fustigent encore les initiatives de Civitas comme si elles étaient des actions du démon lui-même. L’association Alliance Vita qui s’oppose au mariage gay a par exemple décliné de loin l’invitation à participer à la manifestation pour une différence d’ «éthique», sans même avoir reçu un organisateur de la manifestation. Ou encore certains journalistes de radios diocésaines qui aimeraient faire passer l’Institut Civitas pour un groupuscule intégriste exclu d’emblée de l’Eglise. Frigide Barjot a écrit une lettre publique pour proclamer qu’elle ne participerai pas  à cette manifestation d’intégristes de la FSSPX (sic.). Jeanne Smits a répondu à Frigide Barjot dans une lettre ouverte pleine de bon sens.

Ils ont en effet trouvé des gens qui se mouillent pour leurs convictions, n’ont pas peur de les exprimer, et ne craignent pas les opprobres de la masse des bienpensants qui les fustigent. Les catholiques ne sont connus ni pour leur présence médiatique, ni pour leur lobbying intense… encore moins lorsqu’il s’agit de manifester – à part en cette glorieuse année 1984 pour défendre l’enseignement libre qui devrait servir de référence.

Les catholiques de Civitas sont les derniers des Mohicans d’une société respectueuse du caractère sacré de ses valeurs et d’une certaine connivence de direction entre les citoyens – à l’encontre du vivre-ensemble vide et froid. Des «tradis», des français de souche – mais pas que, loin de là – des grandes croix, des chapelets, des robes et des coupes à ras : voilà de quoi faire un groupuscule quasi-terroriste à jeter en pâture à l’ire médiatique.

On leur fait grief de leur première campagne d’affichage où l’on voyait un couple de deux hommes nus dans la rue avec un enfant au milieu. On leur fait grief d’êtres des caricatures vivantes qui donnent du grain à moudre à la LGBT. On leur fait grief d’être des intégristes de la FSSPX, selon un amalgame dérisoire. Les amalgames les plus énormes ont été commis à leur encontre, comme jamais ils n’eussent pu avoir lieu pour le lobby gay ou d’autres groupes politiques et religieux.

Nul n’est besoin d’adhérer aux convictions de Civitas ; par contre, nul ne peut renier la nécessité de laisser à chacun le droit de s’exprimer. Nul ne peut non plus, en tant que catholique, refuser une certaine «ferveur» des convictions et un affichage de la foi. Et ce n’est ni Civitas ni moi qui répudient la tiédeur consensuelle pour encenser une certaine virulence ; c’est bien Benoit XVI en personne qui a récemment affirmé que la « tiédeur affaidi le christianisme » et que « la foi doit parler d’une façon plus incisive, sans faire de compromis ». Des phrases à prendre au mot, pour une fois. Mais peut-être le Pape a-t-il oublié de préciser qu’il fallait éviter de stigmatiser ceux qui y répondent aux mieux ?