Mode Suisse, édition 2

Par Jsbg @JSBGblog

Après le succès rencontré par le premier Mode Suisse en mars dernier, les fondateurs du concept Yannick Aellen et Ursina Widmer ont décidé d’inscrire leur évènement sur la durée en organisant la seconde édition. Mode Suisse est voué désormais à devenir un rendez-vous régulier, notamment grâce soutien de la chaîne de magasins Globus. il s’agit d’offrir aux jeunes griffes helvétiques une plateforme leur permettant de montrer leurs collections, mais aussi de rencontrer public, médias et acheteurs professionnels dans le cadre des showrooms mis sur place en parallèle aux défilés. Pour ne fâcher personne, l’édition 2 de Mode Suisse s’est tenue à Genève le samedi 13 octobre passé, puis à Zürich hier vendredi soir. La liste des participants: Asandri, Aziza ZinaClaudia Zuber, DYL Define Your Life, En Soie, Ginny Litscher, Ida Gut, Javier Reyes, Julian Zigerli, Laend Phuengkit, Léa Walti, Little Black Dress, Mademoiselle L, Marc Stone, Niklaus Hodel, Nino Bollag, Peter Müller, PortenierRoth, RS Hader, Stefanie Biggel, Toujours Toi*Family Affairs, ainsi que le travail des étudiants de deux écoles suisses: HEAD (Haute Ecole d’Art et de Design Genève) et HGK (Basel Institut Mode-Design). Pressé de découvrir les modèles que nos créateurs nationaux avaient à nous proposer, je me suis donc rendu à Genève, où j’ai d’abord parcouru les showrooms puis assisté aux défilés. Là, j’ai pu découvrir avec une immense surprise l’excellent niveau des collections présentées. En vrac, et pour ne pas les citer tous, je reviens ici sur quelques points marquants.

Installé à Anvers en Belgique, le bernois Niklaus Hodel nous livre une mode homme très aboutie, marquée par des pièces sanglées, de longs pulls aux motifs géants, mais surtout mise en valeur par les chaussures qu’il commercialise sous la marque Weberhodefelder, réalisées à la main à l’ancienne dans le nord de l’Italie par de vieux artisans, mais mêlant des bouts fleuris à du velcro et à de la semelle en crêpe, délicieusement anachroniques. Chez Aziza Zina, j’ai adoré les trench coat courts pour dames, portés gambettes à l’air façon robe courte, soulignés d’une ceinture de couleur. Terriblement simple, mais si racé. Et j’ai été complètement  subjugué par le culot des zürichoises de chez Little Black Dress: une collection d’inspiration zaïroise, avec drapés et imprimés aux couleurs africaines, les mannequins portant des toques motif léopard ou affublées de lions dorés, ce que n’aurait pas renié cette canaille de Mobutu lui-même. De plus, les modèles étaient mis en valeur par les bijoux de la créatrice lausannoise Baies d’Erelle, une manière symbolique de réunir romands et alémaniques. Je ne vais pas tous les passer en revue, mais n’hésitez pas à visiter les sites internet de chacun de ses créateurs, je vous les ai indiqués ci-dessus, ils en valent la peine. En résumé, j’ai été globalement impressionné par  la qualité générale, y compris par les travaux des étudiants des deux écoles présentes. Le marché suisse étant ce qu’il est, c’est à dire petit et fractionné, il faut espérer que cet excellent niveau permettra aux créateurs helvétiques de s’exporter. Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’à l’instar d’autres secteurs d’activité tels que graphisme, horlogerie ou architecture, le « Swiss Made » pourrait aussi à l’avenir servir de seau de qualité et de créativité dans la mode.

- Jorge S. B. Guerreiro 

LITTLE BLACK DRESS:

AZIZA ZINA:

NIKLAUS HODEL:

(photos Little Black Dress & Niklaus Hodel © Alexander_Palacios)