Depuis l’élimination du Sénégal par la Côte d’Ivoire lors des qualifications à la CAN 2013, El Hadji Diouf ne cesse de tacler les dirigeants de la Fédération sénégalaise et demander leur départ. Au cours de deux entretiens, le joueur de 31 ans s’en est donné à coeur joie pour exprimer le fond de sa pensée sur le football au pays des Lions de la Teranga, mais aussi sur Steven Gerrard qui l’avait égratigné dans son autobiographie.
Décidément, quand il prend le temps d’exprimer tout le bien qu’il pense d’une partie du monde du ballon rond, El Hadji Diouf n’y va pas avec le dos de la cuillère. Très virulent envers les dirigeants de la Fédération sénégalaise de football (FSF) depuis l’annonce de sa non-sélection pour le match des éliminatoires de la CAN 2013 face à la Côte d’Ivoire, le joueur de Leeds United en a remis une couche après la défaite des Lions de la Teranga à Dakar (0-2). Présent au stade et déçu de l’élimination comme de nombreux supporters, l’ancienne idole de la sélection ne s’est pas faite prier pour commenter cet échec sénégalais à la qualification pour la compétition qui aura lieu en Afrique du Sud à partir du 19 janvier.
"Les dirigeants tuent le football sénégalais"
Dans les colonnes du quotidien sportif Stade, Diouf a chargé les dirigeants et le staff des Lions, responsables à ses yeux de cette élimination. Sans langue de bois, et alors que la FSF vient juste de lever sa suspension de 5 ans pour propos irrévérencieux, le joueur de 31 ans a taclé à tout va. "Ce sont des tocards. Ils sont en train de tuer le football sénégalais à petit feu et les gens ne veulent pas s’en rendre compte", a déploré Diouf, avant de poursuivre : "Ces dirigeants sont des cancres, ils ont d’énormes insuffisances. L’équipe nationale est devenue un vaste business... Ce n’est pas une cour de récréation ou une équipe de Navétane (équipe évoluant dans un championnat inter-quartiers, ndlr) et jusqu’à présent nos dirigeants ne veulent pas comprendre ça ainsi... Sur le banc, on a des bouteilles d’eau, pas des entraîneurs."
Sauf qu’une fois lancé, l’enfant de Saint-Louis (la 2e plus grande ville du Sénégal après Dakar), ne s’arrête pas en si bon chemin. Jouissant toujours d’une belle cote de popularité chez certains supporters, "Diouffy" se compare même à un "demi-dieu", justifiant ce statut autoproclamé dans les colonnes de L’Equipe par le fait que "des gens ont brûlé des pneus, sont allés gueuler devant la Fédération" car ils étaient mécontents de son absence dans la liste des joueurs qui ont affronté les Ivoiriens. Et tant qu’à faire, autant s’attaquer à une icône du football qu’il a eu l’occasion de côtoyer, Steven Gerrard.
"Personne ne peut blairer Gerrard"
De son association avec l’emblématique capitaine de Liverpool, El Hadji Diouf n’en garde pas véritablement un bon souvenir et visiblement, les deux hommes ont eu mal à partir. "Je l’avais mis à l’amende et ça n’a pas plu. Ce qu’il dit (dans son autobiographie, ndlr) n’engage que lui", a poursuivi Diouf dans les colonnes du quotidien sportif, pour ensuite conclure : "J’ai tenu à moi tout seul l’équipe du Sénégal, je l’ai emmenée en quarts de finale de la Coupe du monde 2002. J’ai été dans les 100 meilleurs joueurs du siècle par Pelé. Pas lui. Je le respecte comme footballeur, mais il n’y a pas plus égoïste que lui. Il se fout des autres, j’ai parlé avec des grands joueurs de Liverpool et personne ne peut le blairer." Gerrard appréciera.
Considéré comme l’enfant terrible du football sénégalais, El Hadji Diouf ne se voit pourtant pas comme tel, et ce malgré ses sorties médiatiques et certains de ses gestes sur le terrain. De par son attitude, il laisse rarement indifférent, s’attirant tout à tour éloges et reproches. Et comme il le clame : "Je laisse ma trace partout où je passe." C’est d’ailleurs ce qui doit l’intéresser plus que tout, faire parler de lui à tout prix.